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Expéditions

Auteur

Isabelle Robinson

Ce blog là, il s’adresse à vous, mes amis, participants et staff. J’aimerais lever un peu le voile de l’impersonnalité que je maintenais dans les dernières capsules pour vous parler un peu avec mon cœur. Ce matin, lorsque je suis partie en coup de vent, j’ai été emportée par une vague de nostalgie, mon cœur est resté coincé dans la porte de l’auberge de jeunesse. Dans ma voiture, j’ai été prise par le vertige de vous quitter aussi vite, par la déception de ne pas pouvoir faire Chicoutimi-Montréal, aller-retour juste pour être là, vous serrer dans mes bras au moment de partir, pour pouvoir profiter des derniers fous rire avec vous. Je n’ai cessé de passer en revue, les derniers 8 jours en votre compagnie, réalisant perpétuellement l’immense chance que j’ai eue de faire partie de ce groupe, formé d’une poignée de si belles personnes. Y’a dans ma tête, bien blottis dans ma mémoire, le souvenir de votre regard, débordant de vie, de curiosité et de volonté de vouloir en vivre encore plus. C’était vrai, pas des farces, que je vous trouvais beaux, chaque fois que j’immortalisais un paysage, un levé de soleil ou un moment particulièrement drôle, par biais de votre regard. C’est à travers ce dernier qu’on la retrouvait la beauté.

Ce que je trouve difficile en expédition, c’est souvent le retour, quoique cette fois-ci, les nuits en tentes arctiques ont également été un peu difficile! On revient à la maison le cœur papillonnant par ce qu’on vient de vivre, comme si on était retombé en amour avec quelque chose de très grand. Et on cherche comment l’exprimer, on aimerait partager à notre entourage ce qu’on vient de vivre. Ni les mots, ni les photos ne peuvent transmettre l’immensité de ce qui vient de nous pousser dans le cœur. Ça fait qu’on se sent loin, ça fait qu’en se réveillant le matin, on aimerait que Ding et Dong soient là, pour dire des niaiseries, on pourrait réentendre Marjorie rire aux éclats. On se demande qu’est-ce que Simon, dans les nuages, aurait bien pu égarer, comment Naïla réussirait miraculeuse à le retrouver.  Quelle belle équipe, hein?! On se demande quel Everest Marika aurait envie de gravir ce matin, encore émue de l’avoir vu dépasser ses limites aussi intensément. On aimerait ça, sortir dehors pour aller réveiller Ludovic qui se serait creusé un trou dans notre banc de neige. On aimerait discuter avec Pierre-Luc qui avec toute la passion du monde pourrait nous parler d’écologie, d’allemand et d’escalade. Jeff, dans ces combines, pourrait ajouter une touche de philosophique et d’humour absurde à la conversation. On aimerait ça déjeuner avec Joanie, parce que c’est zen de déjeuner avec Joanie. On voudrait encore voir Ariane sortir de sa zone de confort en faisant des choses qu’elle n’aurait jamais imaginé faire, parce qu’elle le fait merveilleusement bien, Ariane, sortir de sa zone de confort en prenant soin de bien nous faire rire. On aimerait encore échanger avec Marie-Jo, pétillante, le regard débordant d’amour pour la vie –et pour son chien-, nous donnant l’envie d’aimer encore plus fort. Enfin, on aimerait ça que Mama Bear soit là, encore, pour nous organiser et nous recouvrir d’une montagne d’amour.

C’est le corps un peu engourdi par la fatigue, les muscles endoloris, particulièrement Ariane avec ces nouveaux biceps, mais complètement énergisée qu’on est tous retournés chez soi, après des adieux émouvants. On surf à présent cette vague, ce high. La tête pleine d’une énergie nouvelle nous permettant de gravir toutes les montagnes, faire des projets de fous, d’aimer encore plus, de voir autrement. Surfez cette vague là, profitez de ce débordement d’énergie pour faire et pour vous sentir être pleinement.

Je suis assise bien au chaud et confortable dans mon salon pour écrire ce dernier blog. De par la fenêtre, je vois au loin les Monts-Valin que je ne regarderai plus jamais de la même manière, elles m’enseignent à présent votre amour pour la vie.

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