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Catégories

Expéditions

Auteur

Jean-Charles Fortin

On ne s’en était pas rendus compte lors de notre arrivée sur l’Île-aux-cèdres (en fait, l’île où nous avons campé n’a pas de nom sur les cartes mais Matt et moi avons décidé de la nommer ainsi considérant la forêt de gigantesques cèdres centenaires qui la meuble), mais nous avions établi notre campement sur une véritable usine de limaces. Au réveil, elles étaient partout : sur les toiles des tentes, sur nos sacs, dans nos souliers, nos bas, nos vestes de flotaison, nos casques, bref, partout. La première tâche de la journée a donc été de donner des “pichenottes” à nos nouveaux amis pour les décoller de leurs nouveaux habitats.

Hormis l’épisode des limaces, le début de la journée fut également marqué par la poursuite des épisodes de pluie que nous avions connu la journée précédente. Un faible mais constant crachin nous a accompagné jusqu’en fin d’avant-midi après quoi un soleil brûlant s’est pointé le nez pour entamer une partie de cache-cache avec les nuages. D’abord blancs et amicaux, ceux-ci se sont soudainement assombris. Un fort vent de face s’est alors levé puis une pluie drue et soutenue s’est mise de la partie; pour peu, on se serait cru dans le sillon d’une tempête. Fort heureusement pour nous, ce mauvais temps ne nous a accompagné que le temps de quelques coups de pagaie, mais ce fut bien intense.

On pourrait se permettre de croire que bon nombre d’animaux de la forêt se sont passé le mot pour venir nous saluer en cette dernìère journée d’expé. Après les moutons et les papillons du début de l’expé, balbuzards, grands hérons, martins-pêcheurs, bruants et autres représentants de la gente ailée sont venus tour à tour faire un bout de rivière avec nous. Mais surtout, nous avons eu l’immense privilège de côtoyer de très près non seulement des castors mais aussi le roi de la forêt canadienne. C’est ainsi que nous avons pu observer une belle femelle original du printemps 2012 brouter sur le bord de la rivière. Le vent de face aidant, nous avons pu nous en approcher à une distance d’environ 60-70 mètres avant qu’elle ne regagne la forêt. Un bien beau moment.

Aujourd’hui encore, nous avions une route d’eau relativement longue à parcourir, à savoir, un tronçon de 23 kilomètres ne comportant qu’un seul rapide. Courses de canot, chants de Noël (!?!), énigmes et pauses-dodo ont tour à tour permis de briser le rythme et de faire de cette journée exigeante une véritable partie de plaisir. Il n’en demeure pas moins que la vue du pont qui marque la fin de la portion nautique de nature voyage a su induire un esprit de réjouissances au sein du groupe. Les réjouissances ont toutefois été écourtées par une forte averse de pluie impromptue alors que nous procédions à notre débarquement. Qu’à cela ne tienne, le soleil est revenu quelques minutes plus tard pour nous permettre de prendre le repas du soir bien au sec.

En soirée, nous procédons à un cercle de partage avec tous les participants. Nous devons identifier un mot qui résume notre expédition ou qui représente un apprentissage que nous avons fait au cours des derniers jours. Aventure. Connaissance. Expansion. Intuition. Bien-être. Beauté. Dépassement. Partage. Découverte. Compétence. Eau. Endurance. Évolution. Connexion. Bénéfice. À écouter les raisons qui expliquent le choix de ces mots, on comprend que la magie de la nature a fait son oeuvre une fois de plus…

Demain, retour à Cochrane en minibus. Fini les moustiques!!!

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