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Jean-Charles Fortin

On serait portés à croire que notre journée de repos d’hier nous a véritablement fait décrocher de notre nouveau statut de pagayeurs. C’est du moins la conclusion à laquelle on arrive à regarder la manière dont nous avons descendu notre premier rapide ce matin… C’était pourtant un rapide sans nom de classe 2 qui n’avait rien de bien effrayant mais qui a bien failli jeter à l’eau quelques membres de notre groupe. Excès de confiance? Pas vraiment. Manque de vigilance? Probablement. Peu importe, tout le monde en est sorti les cheveux secs, mais disons que ce n’était pas une descente complétée dans les règles de l’art…

Monet a peut-être peint Le Déjeuner sur l’herbe, mais nous, nous avons pris le lunch sur l’eau. Sachant que nous avions un itinéraire de 25 kilomètres à compléter aujourd’hui, nous avons choisi d’attacher nos canots ensemble et de nous laisser dériver lentement sur la rivière tout en mangeant notre repas. Mine de rien, nous avons ainsi descendu un peu plus de 1 kilomètre sans n’y mettre aucun effort.

Notre trajectoire du jour comptait un rapide de classe 1 à mi-chemin qui s’est descendu sans histoire (on a même cru entendre des canots entonner des chansons des Backstreet Boys à travers les remous…) de même qu’un deuxième rapide de classe 1 qui est venu clore la journée. Pour tout dire, le haut fait du jour réside en un changement drastique des conditions climatiques. À savoir, nous avons mis à l’eau ce matin sous un ciel partiellement couvert et une température de plus de 30C, mais avons terminé la journée sous une faible pluie, des vents soutenus et un mercure qui n’atteignait même pas 20C. Ces conditions amènent toutefois avec elles d’excellentes nouvelles : les moustiques ont pratiquement disparu! Reste à voir ce qu’il en sera vers 22h15, l’heure à laquelle ils passent habituellement de terriblement tenaces à incroyablement voraces…

Pour l’heure, nous voici bien installés sous la bâche, nous régalant d’un excellent curry au tofu et amandes, de chocolat chaud et de s’mores maison, riant de bon coeur de Mario qui s’endort adossé sur un arbre, de Magalie et son rire contagieux ou encore de Noémie qui a pris un bain de boue bien malgré elle.

À n’en point douter, il règne sur le campement une atmosphère bon enfant. On a parfois l’impression qu’on se connaît depuis toujours, qu’on ne forme non plus un groupe ni même une équipe mais bien une famille, que notre vie sur la rivière est en fait une pure métaphore de la vie, métaphore d’un combat que l’on doit parfois livrer contre les éléments ou encore contre la maladie, mais toujours avec l’idée de célébrer la victoire à la fin de la partie.

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