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Jean-Charles Fortin

Difficile de faire mieux! On laisse partir nos voisins de campement, puis notre journée s’amorce en force avec la descente du rapide Wavy. Tels des danseurs de tango argentins, les canots y tanguent sur des vagues argentées. À travers le bruit des remous, on perçoit des cris et des rires au fur et à mesure que les embarcations combattent les flots. Une pluie fine nous tombe dessus mais peu importe puisque nous sommes déjà mouillés de ces premiers 200 mètres. Et en plus, il fait chaud : vraisemblablement 28-30 degrés. Du coup, on en profite également pour pratiquer certaines manoeuvres dont la technique du bac qui consiste à traverser une ligne de courant d’une rive à l’autre sans pour autant descendre la rivière; technique qui aura par ailleurs raison de Francis et Michel qui se retrouveront à l’eau pour avoir été un brin trop téméraires…

On charge par la suite les bateaux, la pluie cesse et nous voilà repartis un peu avant 11h. On se rend compte que la couverture nuageuse nous fait grand bien, nous qui cuisions sous un soleil de plomb depuis notre arrivée dans le nord de l’Ontario. Un bon 7 kilomètres d’eau calme nous amène à la tête du rapide Greenhill réputé pour être un véritable cimetière à canot… Celui-ci est en effet composé de rapides de classe 1 à 3 mais surtout pourvu de champs de pierres sur lesquels pourraient se fracasser nos esquifs à la moindre erreur de pilotage. Le portage est donc de mise. Et tout un portage! Départ dans la boue glaiseuse, passage dans de basses-terres marécageuses infectés de moustiques qui piquent partout alors que nous avons les mains pleines de bagages, re-boue, montée, descente, arbres renversés, re-montée, re-boue, re-descente et arrivée quelques 1,4 kilomètre plus loin. Ouf… Et avec la quantité de bagages que nous avons (incluant la génératrice et le bidon d’essence nécessaires à la production de ce journal de bord…), plusieurs voyages sont nécessaires. Notre guide local Matt estimait que de 3h30 et 4h de labeur seraient requis pour tout portager. Mal lui en prit, nous avons complété l’épreuve en moins de 2h30! Un bravo bien senti doit être transmis à tous les participants qui ont fait autant de voyages que leurs forces leur permettaient!

Nous poursuivrons notre descente vers le rapide Calf, un classe 1 de 650 mètres que nous descendrons sans problème avant d’arriver au rapide St-Peter’s aux pieds duquel avons prévu passer la nuit. Nous décidons de portager ce rapide de classe 2 car le passage est relativement étroit, d’autant plus que le portage est court – moins de 100 mètres – et que nous serons à destination une fois arrivés au bout de ce portage. En tout et pour tout, nous aurons descendu un total de 14 km aujourd’hui, incluant le monstrueux portage Greenhill.

En soirée, nous profitons du répit que nous donnent enfin les moustiques pour nous installer et souper tranquilement, bercés par le son des remous, bien calés dans un mélange de sable et de pierrailles tièdes. Vraiment, c’est à ça que doit ressembler une journée d’éxpé de canot

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