Date

Catégories

Expéditions

Auteur

Marie-Hélène Beaudry

De Montréal au Lac St-Jean, ça en fait du millage!
Un peu trop loin : Parle parle, jase jase, la van bouffe les KM sur la 20.
Dring Dring Dring : « ALLO la Laura-la-lune, c’est Marie-Michèle-bien-à-Terre qui vous annonce que vous êtes passé tout drette! »
Êtes-vous déjà viré à St-Eulalie?
(…)
Le U-turn : « Le Avril, sur Bouvier, fallait pas pogner Robert-Bourassa? »
(…)
Passez go et réclamez 200$ (ou) Comment virer en rond avant d’arriver au camping :
« Tournez à gauche » doudoudou (le son de Google Map quand il change de chemin) « Tournez à droite » doudoudou « Tournez à droite sur Gagné » doudoudou « Tournez à droite » et… répéter!
(…)
Je me demandais si après trois tours en rond par la rue Gagné on allait réellement « gagner » quelque chose... Enfin, on est arrivé à bon port au deuxième tour: camping des chutes à Dolbeau. Pas pire spot au bord de l’eau. Tout le monde est instantanément charmé.
Je pense que oui : on a gagné!

Brume nuageuse

8h00 am : Arrivée au point de rencontre à la pluie battante, le thème du nuage sera récurrent aujourd’hui. On va se le dire, c’est plutôt gris au-dessus de nos têtes, mais pas dans nos poitrines, où, on le sent déjà, une petite flamme orangée scintille.
*
Dans le Parc des Laurentides, à un moment, on roule à travers une brume épaisse. « C’est comme si on roulait carrément dans un nuage » observe Caroline, la maman de Tanya, tout sourire. On la sent ancrée dans le moment présent.
*
Beaucoup plus tard, autour du feu, Marie-Michèle nous partage qu’elle se rappelle bien le premier appel qu’elle a fait aux familles pour le projet-pilote La Familia Aventura. C’était une invitation des plus brumeuses : « Allo, c’est La Fondation, on va faire un projet, on ne connaît pas encore la destination ni l’activité, mais on sait qu’on va le faire ensemble, t’embarques-tu? Hein? »

Vous avez dit « OUI », parce que 6 mois plus tard, vous êtes là, en chair et en os, prêt pour l’expédition. C’est audacieux et même « capoté » pour reprendre les termes de la chargée de projet et guide (qui a peut-être un peu trop écouté Watatatow dans sa jeunesse parce que c’est « cool complètement capoté, j’dirais même trippant, écoeurant! »). FÉLICITATIONS! ON EST LÀ, ON LE FAIT, ENSEMBLE!
*
Pour ma part, bien qu’on ait littéralement passé la journée sous les nuages ou dans les nuages et que le projet est né dans un contexte brumeux, je me sens « sur un nuage ». Quelle chance d’être ensemble, en expédition. Oui, on a gagné!

 

Se déconnecter pour mieux se brancher

Après les kilomètres (et les détours), un bon défi attend les participants dès les premières minutes au campement : les guides sortent « la caisse jaune » qui jouera le rôle de coffre-fort et nous invite à couper les liens avec nos téléphones cellulaires, même les montres y passent; tout est à « off » pour la semaine, on scelle le couvercle. Le concept est porteur : On se déconnecte des technologies et même de la notion du temps calculé pour se connecter à nous-même, aux autres et à l’environnement.

Ça me fait penser aux trois zones dans lesquels nous, selon Laura qui porte le chapeau d’intervenante et de guide, naviguerons entre conforts et inconforts, dans la semaine : nous-même par rapport au groupe (à notre famille, aux autres familles et aux accompagnateurs), nous-même par rapport à l’environnement extérieur (ce n’est plus un secret pour personne : il annonce chaud et pluvieux) et nous-même par rapport aux activités (en vedette cette semaine: le vélo et le kayak). On ne s’ennuiera pas!

Coupure technologique faite : Ce n’est pas long que ça fourmille au campement, on s’initie à l’équipement. Il y a beaucoup à apprendre : C’est quoi une « vache-à-eau » et des « aqua-tabs » ? Comment se créer un Lazy-boy avec son matelas de sol plié et comment monter les tentes? Pour la tente, en tout cas, il faut éviter la pente, si on ne veut pas glisser au sol et dormir en cuillère avec sa mère (!). Le montage est un bon défi pour quelques campeurs néophytes dans le groupe. Déjà, l’entraide et la camaraderie s’installent (à un mètre de distance SVP!). Stéphane, papa de Tanya, ex-scout, se montre particulièrement à l’aise et aidant : un bon atout pour tout le monde. J’en profite pour distribuer « un morceau de robot » pour Gabriel et sa maman, Manon, qui ont gardé le sourire du début à la fin du processus, bien que quelque peu laborieux. Le truc : le rouge avec le rouge, le gris avec le gris. Déjà, demain, tout ira plus rondement!

Ce travail du campeur a ouvert l’appétit du groupe. Nous nous sommes régalés de soupe wong-tong maison en entrée (oui, vous avez bien lu, de la grande gastronomie en plein air!) surplanté d’un burger-juste-bien-assaisonné-petite-sauce-rose-laitue-légumes grillés-sur-pains-plats, chips et surtout riches conversations de table à pique-nique autour de la nappe carottée.

C’est à la lueur du feu de camp qu’on conclut la soirée. Les flammes reflètent leur danse pleine de vie sur les visages des participants, assis en cercle. Au son mélodieux des criquets, les guides invitent la gang à se rappeler les raisons qui font que nous sommes tous ici ensemble. On est invité à partager nos objectifs et nos craintes. Les guides mettent des bûches dans le feu au centre du cercle et nous aident aussi, par ces invitations aux partages, à mettre des bûches dans le centre de notre poitrine et à nourrir notre feu intérieur.

Tanya, Caroline, Stéphane, Émilie, Philippe, Caroline, Loryanne, Rose-Marie, Julie, Stéphane, Gabriel, Manon, Laura, Marie-Michèle, Keaven, Andréanne et Antoine : je suis reconnaissante de vous avoir rencontré aujourd’hui. Vivement la suite!

 

Marie-Hélène Beaudry
Bloggeuse-Photographe-qui-a-saisit-la-balle-au-bond