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Jean-Charles Fortin

Difficile d’avoir un plus beau, plus doux réveil que celui qui a tiré les jeunes de leur sommeil ce matin… C’est au son d’une fort jolie mélodie émanant du ukulélé de Marc-André G qu’ils se sont réveillés. Au sortir de leur tente, un ciel bleu un brin voilé de la brume du matin, des centaines de goélands, encore plus de cormorans, une baie miroitante, des brises tièdes et salées, des îlots invitant, des fracas de vagues. Et puisque nous avons retiré les montres, téléphones et I-machins des mains des jeunes, ceux-ci arborent le sourire malgré le fait qu’il ne soit que 6h00.

Difficile d’avoir un meilleur déjeuner que celui dont ont bénéficié les jeunes ce matin… Non satisfait de nous avoir refilé une boîte de Timbits hier soir, notre biologiste de William nous a également fait don d’une douzaine de truites mouchetées pêchées la veille. Cuites en papillotes sur le feu, enrobées de pesto, de crème sûre, de bacon, de pommes de terre… Pur délice! Pas besoin de vous dire que le plateau s’est vidé dans le temps de dire Wow!-Que-c’est-bon,-j’en-prendrais-bien-encore!.  Et le tout n’était qu’un prélude à l’excellent gruau aux bananes, amandes et sirop d’érable qui était véritablement prévu pour le déjeuner…

C’est bien beau manger, mais il faut pagayer aussi! Après tout, nous sommes venus ici pour faire du kayak de mer, non? Allez hop! On charge nos bateaux avec une surprenante efficacité. De fait, il n’est pas encore 9h30 que nous levons l’ancre, direction l’Île Grosse Romaine. Cette première véritable traversée vers le large se passe très bien. Comme il fait bon de se sentir véritablement en expé, humant l’air humide du large, entourés de myriades d’oiseaux océaniques, valsant au gré des vagues et du vent, vivant la vie du nomade moderne, laissant derrière nous la civilisation! À nous la liberté, le grand large, les îles inhabitées…et les mouches noires!

Cette première traversée fut bien évidemment suivie d’une deuxième, passablement plus longue, marquant cette fois-ci le passage entre l’Île Grosse Romaine et l’Île Quarry, où nous prendrons le lunch. Il nous faudra près de 2 heures de constants efforts pour nous y rendre. Tous, jeunes comme adultes, sont bien contents de mettre pied à terre. Saucissons et fromages n’auront jamais gouté aussi bon!
Une troisième et dernière traversée marquait notre parcours du jour, soit celle entre l’Île Quarry et l’Île Niapiskau. Plus courte, mais ô combien sportive! Des vents de derrière nous poussaient vers notre destination, pour la plus grande joie des pagayeurs. Nous avons même eu quelques moments de surf arrière, générant un très haut taux de « Wa-Hooooo !!!» au kilomètre carré. Un très beau moment de kayak de mer.

Nous voilà donc installés pour 2 nuits sur ce site sublime nommé l’Anse au Noroît, tirant assurément son nom d’une anse où venaient se réfugier les pêcheurs en cas de mauvaise météo venant du nord-est. Au moment d’écrire ces lignes, le ressac emplit nos oreilles, le vent d’ouest chasse les moustiques d’une caresse fraîche, le myrique baumier se parfume pour la soirée, le couchant teinte l’horizon de rosé. Vraiment, une journée comme on les aime.

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