Étonnant. Ou plutôt impressionnant. C’est le mot qui me vient en tête lorsque je regarde la vitesse avec laquelle le groupe se soude, la manière dont les participants s’ouvrent les uns aux autres, l’esprit de partage qui les anime, la profondeur dont ils font preuve.
La journée a débuté avec un cercle de discussion. Les jeunes étaient invités à nous faire part de leurs craintes mais surtout de leurs objectifs à l’égard de l’expédition. Ainsi, certains souhaitent profiter de cette expédition pour tourner la page sur un épisode pas nécessairement joyeux de leur vie. D’autres veulent saisir l’occasion qui leur est offerte pour enfin échanger avec des jeunes qui comprennent véritablement ce qu’ils ont vécu. Quelques uns sont surtout heureux de faire face à un défi qu’ils ont choisi de surmonter et non pas une calomnie qui leur est imposée. Quand je vous dis qu’ils sont impressionnants…
Une bonne partie de l’avant-midi fut également consacrée à présenter le matériel, à proposer des stratégies de gestion des vêtements, des sacs de couchage, des matelas de sol, à discuter des différentes techniques pour…comment dire?…aller au petit coin adéquatement en pleine forêt et aussi sur l’hygiène et le traitement de l’eau en expédition. Puis, après un délicieux lunch englouti sur les rives de la Baie Georgienne, nous avons assisté au premier championnat mondial de ricochets-de-cailloux-sur-l’eau. Sébastien en est sorti grand gagnant avec un total de 8 bonds.
Nous avons finalement mis les kayaks à l’eau pour une première fois en milieu d’après-midi, question de briser la glace et nous préparer aux 8 prochaines journées. Enfin…« briser la glace » au sens figuré, bien entendu. On a beau se trouver dans le nord de l’Ontario, il ne fait quand même pas si froid! Bien au contraire, l’eau de cette partie du lac Huron est agréablement chaude. La brise qui nous caresse est d’autant plus douce; les paysages sont bucoliques et les sourires des participants – jeunes et adultes – se révèlent généreux.
Nous voilà donc à l’aube de notre grand voyage. Nous profitons une dernière fois des douches et des toilettes du parc Killbear. À partir de lundi matin, c’est la forêt sauvage qui nous abritera une fois le soir venu.