Date
Catégories
Ce mardi matin était notre dernier matin en expédition. Afin d’être prévoyant, étant donné la blessure d’Aurélie qui s’est viré une cheville avant d’arriver au campement, Mario, Simon et Olivier avaient décidé de l’accompagner en partant deux heures avant le groupe, c’est-à-dire à 6h. L’idée était bien sûr de prendre de l’avance. Par surprise, lorsqu’ils se sont dirigés vers la cuisine, Dre Marie-Ève les attendait avec le café, l’eau chaude et leur bol de céréales prêts. Ce n’est pas surprenant de la part de Marie-Ève de prendre soin des gens à ce point, elle l’a fait pendant tout le voyage!
Les préparatifs se sont faits rapidement, car la journée s’annonçait longue. Les cinq premiers kilomètres étaient constitués d’une montée intense, interminable. Par chance que cette montée était en début de parcours, car je crois que s’il avait été à la fin, plusieurs auraient eu beaucoup de difficulté à terminer. J’ai moi aussi trouvé cette montée horrible avec tout le matériel électronique à transporter, hormis l’énorme pile (genre, batterie de voiture…) que Mario, Marie-Ève et Vincent se sont partagés durant les trois jours.
Une fois le col atteint, nous sommes alors entrés dans le parc de Banff pour parcourir les derniers 9 km. C’est à cet endroit que nous sommes arrêtés dîner. Tout le monde allait bien, mais les sacs devenaient de plus en plus lourds. Nous avons par la suite rejoint le premier groupe 4 kilomètres plus loin et nous nous sommes arrêtés de nouveau. À ce moment, Mario a demandé à chacun de réfléchir et de trouver un mot qui représentait son voyage. Nous en rediscuterions le soir venu.
Le principe du troc a été appliqué à maintes reprises durant la journée, plusieurs échanges de nourriture ayant eu cours. Les barres de fruits et les barres Mars étaient très convoitées. C’est alors que Simon a demandé à Mario s’il pouvait échanger son mot contre une barre Mars. De loin, cette blague parait anodine, mais en contexte elle était très drôle!
Les derniers kilomètres furent pénibles. On aurait dit que la fin n’arriverait jamais. Les trois derniers kilomètres furent les trois plus longs kilomètres de l’histoire de l’humanité. Nous apercevions le sommet de la station de ski Sunshine Village sans jamais l’atteindre. Les bobos sortaient et certains se sont délestés de leur sac, au détriment d’autres qui n’hésitèrent pas à en prendre un peu plus. Ce n’est qu’au terme d’ultimes efforts et de travail d’équipe que tous, très fiers, y sont parvenus. Accolades sincères et fierté incroyable ponctuent le moment!
Nous sommes ensuite allés porter l’équipement emprunté chez Yamnuska et du coup cueillir nos effets personnels laissés 6 jours plus tôt. Ensuite, tel que promis, nous sommes allés manger une crème glacée dans le centre-ville de Canmore. Pour certains, la tentation était forte de troquer la glace pour une bière dans une microbrasserie juste en face. Mais ils devront attendre, les expéditions de la fondation étant « sèches », sans alcool…
Arrivés à l’auberge, nous avons rendu le matériel prêté par la fondation, avons pris nos douches et avons mangé des burgers cuits sur le grill par James, le cuisinier de Yamnuska. Des amis de Mario qui ont gravi le Mont Everest avec lui en 1994 sont venus lui rendre visite. Mario fut très heureux de rencontrer ces vieux copains, jamais revus depuis jadis.
La dernière discussion s’est bien passée, bien que tout le monde semblait pas mal fatigué. Mario est revenu sur ce que la nature apporte, particulièrement la coopération, la communication et la communion avec soi-même. Le mot que j’ai retenu est celui de Vincent: simple. Parce que cette aventure fut formidable, entre autres parce que tout a tourné autour de choses extrêmement simples soit manger, marcher, dormir et parler.
La dernière soirée est partagée entre amusement et tristesse de devoir se quitter déjà. Le départ est prévu pour 9 h ce mercredi matin. C’est à l’aéroport de Calgary que se feront les adieux.
À demain!
Nicolas Tremblay, blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds.