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Si hier le groupe a pris contact avec son environnement proche ainsi qu’avec les loups et les chiens, aujourd’hui on passe à autre chose. L’objectif de la journée : se familiariser avec les embarcations que nous utiliserons et les techniques de pagayage et de sécurité. On va passer la journée sur l’eau… ou presque.
Nous allons chez notre chef guide Gilles pour obtenir VFI et pagaie à la taille de chacun. Comme hier, le chenil au grand complet nous souhaite bruyamment la bienvenue.
Gilles et Raphaël distribuent les vêtements de flottaison individuels et les pagaies selon la taille corpulence de chacun. Nous aidons à monter les douze canots sur les deux remorques et à les y arrimer correctement et c’est le déplacement vers le lac aux Coudes. Comme dans toutes les situations où on ne peut se maintenir à plus d’un mètre le masque et le désinfectant à main sont encore de rigueur. À la fin du parcours on a un avant-goût de ce qu’est la route de terre forestière… Demain on y aura droit, semble-t-il, pendant deux heures.
Marie-Michelle fait l’annonce de la composition des équipages, et quel hasard, tous les équipages sont mixtes sauf un. L’un des guides, Raphaël, donne un petit cours sur l’ABC du canotage, qui comprend entres autres : comment tenir la pagaie, quelques principes de physique pour mieux saisir les effets des différents coups sur le cap de l’embarcation, la façon d’embarquer sans se mouiller autre chose que les pieds, etc. Et c’est l’embarquement.
Premier objectif qui nous est donné : traverser le lac en y allant de la façon la plus directe possible. Comme c’est la première expérience en canot de plusieurs, on y va plus ou moins directement. Les guides sont occupés à clarifier les concepts vus sur la plage et à suggérer des corrections pour leurs mises en pratique. Rendus à l’autre bout du lac on passe à une autre habileté qui doit être acquise avant le grand départ sur la rivière : on pratique donc à changer de place. Et c’est à ce moment que certains se retrouvent dans l’eau…
On essaie alors ce que les techniciens du canot appellent la récupération en T. Et c’est là qu’on réalise que ce n’est pas évident de rembarquer dans un canot même avec l’assistance d’une autre embarcation. D’autres décident aussi de dessaler, c’est-à-dire de chavirer, en faisant balancer le canot. Et on repratique la récupération en T…
C’est plutôt joli à voir cette flottille de douze embarcations. En la regardant dans son ensemble, on peut mesurer pleinement comme il a été sage de changer de rivière parce que trouver des endroits pour arrêter de façon sécuritaire autant d’embarcations n’aurait probablement pas été possible sur la Mistassibi Nord-Ouest.
C’est bien beau pagayer mais ça creuse l’appétit, on revient donc à la plage dont nous sommes partis. Ce n’est pas très long que le repas composé de taboulé et de 4 saveurs différentes de pains aux légumes est avalé.
Sur l’invitation de nos guides, le groupe retourne sur l’eau pour continuer à développer nos habiletés. Le premier qui est proposé est une « tag » où on doit toucher de la main ou avec notre embarcation une autre embarcation. Après quelques rondes de ce jeu, on assiste à d’autres dessalages involontaires. C’est facile dans le feu de l’action d’oublier que le canot est une embarcation d’une stabilité relative…
Par la suite, on sort un petit ballon, on se divise en deux équipes et dix passes doivent être complétées pour marquer un point. La technique de tous les coups de pagaies s’améliore et les canots virevoltent.
C’est déjà l’heure de repartir, on rembarque et rattache les canots sur les remorques.
Tout le monde sait maintenant quoi faire, nous sommes pas mal plus efficaces comme groupe. Quelques-uns s’endorment sur le chemin du retour.
Ce soir pour souligner la contribution de collaborateurs de la première heure de la fondation, une petite fête est mise en place. Déjà hier, tout le monde avait mis la main à la pâte pour décorer un local qui est habituellement un centre d’interprétation sur les loups. On y accroche des ballons, des coupures de journaux et des T-shirt rappelant l’évolution de cette importante activité de levée de fonds pour la fondation qu’est le Rase-O-thon Marie-Hélène Côté.
Pendant 20 ans, Réjean Côté et Dominique Larouche ont piloté cette activité annuelle qui se tient à St-Bruno. Le déclencheur de cette implication, hors de l’ordinaire, fut la participation de leur fille, Marie-Hélène, à la grande expédition de l’an 2000 sur l’île d’Ellesmere. Au fil des ans, ils ont rallié à leur cause des centaines de bénévoles et des milliers de braves qui se sont fait raser les cheveux.
Les sommes importantes amassées au fil des ans par le biais de cette activité a permis la participation de centaines de jeunes aux expéditions de la fondation. Ils passent maintenant la main à d’autres personnes et c’est au terme de cette extraordinaire don de soi que la fondation souhaitait souligner de manière spéciale leur apport majeur. C’est donc lors d’une expédition, avec la collaboration et la participation actives des jeunes et des bénévoles, que cette célébration s’est tenue. De la part de tous les participants et bénévoles de cette expédition et des expéditions antérieures nous vous disons »MERCI Réjean et Dominique »!
Programme de demain : déplacement vers notre point de mise à l’eau et petite randonnée vers une spectaculaire chute.
-Louis-Étienne Prévost, blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds