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Catégories

Expéditions

Auteur

Jean-Mathieu Chénier

Groupe en expédition au Poisson Blanc

Le soleil s’est couché sur le Poisson-Blanc depuis plusieurs heures déjà. Tout le groupe est assis autour du feu, certains s’endorment, mais personne n’a vraiment le goût d’aller se coucher, et ce, même si la journée a été particulièrement demandante physiquement.

Une expérience unique qui prend un sens différent pour chacun

Nous venons à l’instant de finir notre troisième retour et tellement de choses ont été dites, confiées, partagées. Malgré tout, nous pourrions sûrement continuer comme cela pendant des heures encore.

Après avoir vécu autant de bons moments au cours des derniers jours, il est difficile de s’avouer que cette expérience tire à sa fin. Prolonger cette avant-dernière journée, repousser l’heure fatidique du dodo de quelques minutes, encore et encore, semble donc être la seule solution possible face à l’inévitable : cette belle journée, comme toute bonne chose, doit avoir une fin.

Il est vrai en revanche que nous aurions dû nous douter que nous allions avoir de la difficulté à l’accepter.

Pourtant, rien n’était trop perceptible en début de journée. Le réveil, bien qu’agréable étant notre premier en camping du séjour, n’avait rien de si particulier.

C’est seulement après avoir mangé nos burritos-déjeuner, lorsqu’est venu le temps de commencer à défaire notre campement, que les signes ont commencé à transparaître.

Le tout a débuté très subtilement dans les conversations, les fous rires. Dans l’aisance que nous avions à nous amuser et à connecter entre nous avec un rien.

Nous avons donc été un peu distraits dans l’exécution de nos tâches et nous sommes partis un peu « tard » de notre site.

Le lac apporte sa touche à notre aventure singulière

Comme pour nous ramener un peu à l’ordre, le lac nous attendait de pied ferme avec un vent de face et des vagues omniprésentes.

Une chance que l’expérience acquise au cours des deux derniers jours et la connaissance du terrain de nos facilitatrices étaient là pour compenser.

Nous avons donc avironné avec force et utilisé les îles, dont l’immense île Mystérieuse, pour nous protéger comme nous pouvions du vent.

Entre le site que nous venions de quitter et celui qui nous attendait pour diner, les heureuses distractions ont continué. Parfois elles prenaient la forme toute simple d’une discussion. D’autres, l’envie de prendre des photos de groupe « concept » sous une roche erratique en équilibre question d’immortaliser l’expérience unique que nous vivions.

Une chance que nous avions en réserve quelques stratagèmes pour rattraper le temps que nous prenions tant de plaisir à « perdre ».

C’est donc en chantant et en faisant de pseudo-courses de rabaskas que nous nous sommes rendus à destination malgré tout.

Une fois arrivés au site Las Palmas, le dîner a été une fois de plus délicieux, en plus d’être une autre bonne occasion pour continuer à se connaitre et à se rapprocher les uns des autres.

Au moment de repartir, le lac nous a rappelé encore une fois par ses vents et ses vagues qu’il fallait tout de même rester vigilants et concentrés sur la tâche à accomplir.

Heureusement que la chance dont nous jouissions depuis le début de l’expé a continué et que les éléments se sont calmés juste comme nous quittions les abords de l’île Mystérieuse et que nous nous engagions dans une section un peu plus exposée.

Après avoir avironné avec vigueur, une récompense, sous la forme d’un autre moment fort, nous attendait à la pointe du Manucri.

En harmonie sur la pointe des pieds

En effet, c’est à cette occasion que Catherine nous a montré l’hymne à la vie de la fondation. Une tradition créée sur l’île d’Elsmere en l’an 2000 et prenant la forme d’un chant rassembleur sans paroles. À ce moment, l’harmonie qui régnait dans le groupe s’est transposée dans nos voix créant une douce mélodie.

Par la suite, la chance a continué à nous sourire et, malgré un ciel plutôt nuageux, il n’a plu que quelques minutes et ce, seulement une fois arrivés à notre dernier campement.

Après nous être installés rapidement sur le site, nous avons soupé sans attendre. Il commençait déjà à faire noir et toute l’énergie que nous avons brûlée aujourd’hui nous avait donné une faim de loup.

Après avoir une fois de plus bien mangé grâce aux talents de cuistot de l’équipe de logistique, nous nous installions autour du feu sans pour autant savoir que nous étions sur le point de vivre quelque chose de vraiment magique.

Le tout a commencé par une présentation de Mario sur l’origine du nom de la fondation et s’est poursuivi par le retour chargé en émotions auquel nous faisions référence au début de ce texte.

Tant de choses restent à dire. Tant d’anecdotes mériteraient d’être mentionnées ici.

Mais comme nous l’avons dit plus tôt, toute bonne chose a une fin et ce récit ne fait malheureusement pas exception.

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