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Il fait encore nuit quand le ukulélé résonne dans le campement. Une fois engloutis les délicieux bagels que Charles chauffe au feu de bois, rdv sur la berge pour une dernière séance photo. Celle du staff cette fois-ci. Bénévoles et facilitatrices ont formé une belle équipe toujours enjouée, disponible et hautement efficace. Merci mille fois de votre ferveur à rendre l’aventure merveilleuse pour tous. Avec cette première expérience de blogueuse parmi vous, je me sens choyée, soutenue et à ma place. Ensemble, on est plus fort mais surtout, qu’est-ce qu’on est bien!

Deux kilomètres seulement pour se rendre ce matin. Une chance, car le vent a encore forci. Mais nous aussi sommes plus forts. Nos manœuvres sont rôdées et notre mental inébranlable! Quand les rabaskas accostent, nous portons d’autant plus d’attention à nos  gestes, récemment appris et pratiqués en équipe, que nous exécutons maintenant pour la dernière fois. Ils s’impriment en nous, comme le superbe décor du Réservoir.

Propres pour la cérémonie

Les termes de l’échange sont simples : « Tu rends tout ton matos, tu peux prendre ta douche … pas de matos, pas de douche! »

L’auberge grouille de toute part, des va-et vient entre chambres et salle de bain, des barils vidés puis remplis, des notes de piano et des chansons pas toutes à l’unisson.  Puis sur les sofas, ceux qui sont déjà habillés en civil et fleurent bon le savon et attendent de recevoir les soins d’Anne-Sophie. Jusqu’à épuisement de ces forces, AnSo aura ainsi massé 7 dos et 14 épaules endolories.

S’en suit la « plus belle remise de certificat jamais vécue ! » selon Marie-Michelle. Avec des tours de pistes endiablés, sous les applaudissements et hourras, les 9 participants et 2 nouvelles bénévoles, Lysiane et moi-même avons droit à notre moment de gloire. Bravo à Jimmy pour l’initiative et merci à chacun d’avoir ajouté son épice à la recette: Virginie pour sa fraicheur, Momo pour sa douceur, Féno pour son move qui a surpris tout le monde, Manon pour n’avoir manqué aucune main tendue …

73ème Journal de bord

Nous sommes la 73ème expédition offerte par Sur la Pointe des Pieds. Et comme le veut la tradition, il y a systématiquement un Journal de bord rempli par les participants. Kaylee en avait la garde pendant toute la durée de l’aventure. Les pages se sont noircies de poèmes, de souvenirs, de messages spontanés, de listes alphabétiques… qui resteront pour la postérité à la fondation aux côtés des 72 précédents journaux.

Anecdotes en vrac et merci pour vrai  

 Kylie, pendant le jeu du téléphone, qui lance Bonne fête tu moi chienne pensant dire Happy birthday to my dog

  • Momo, technicien en lampe frontale, qui sauve la situation armé de son kit d’outils
  • Féno qui découvre le pouding chômeur au restaurant St-Hubert
  • Lysiane qui porte un chapeau délirant par jour et y cache ses larmes pendant les adieux
  • Scoop! Un des logisticiens enfin démasqué. Louis, alias Luigi, serait en fait le frère secret de Mario Bil, co-fondateur très apprécié de la fondation…
  • Charles, autre logisticien, qui serpente entre nos chaises distribuant son chocolat noir fondant ou ses burgers au feu de bois…
  • Manon, psychoéducatrice et oreille infatigable, qui veille sur chacun et pose les bonnes questions

Désormais millionnaires

On peut dire avec certitude que participants et encadrants repartent plus riches de cette aventure. D’une richesse impalpable, intérieure, inestimable … une richesse perceptible  dans nos pupilles lumineuses mais peut-être difficile à exprimer avec justesse à notre retour.  Mais peu importe, le principal est ce que nous avons emmagasiné et qui restera gravé en nous, au fond de nos cœurs et de notre mémoire. Et si celle-ci flanche un jour, et si le moral flanche aussi, notre nouveau bracelet pourra distiller les messages insufflés autour du feu. Un ancrage collectif nourri de nos individualités.

En ce jour de départ, nous ne perdons des amis, au contraire, nous repartons chez nous riches de nouveaux amis.

 

Fabienne Macé, Photographe blogueuse