Petit matin tranquille, 6h30, il neige encore des peaux de lièvres sur le lac Martin-Valin. La légèreté avec laquelle tombent les flocons apporte de la douceur à la scène. Ça sent la quiétude du sommeil, pas même le vent ne s’est levé ce matin. La vie sur notre campement, perché au sommet des Monts-Valin, se réveille tranquillement d’une nuit réparatrice, particulièrement pour ceux qui ont osé dormir au grand air dans la tente arctique.
Déjeuner enfilé, on sépare le groupe en deux pour les activités de la journée. Au programme, du cerf-volant et de la pêche blanche.
C’est sur le lac que l’on rejoint Hugo et Raphaël, de Progression Kite, venus nous initier au pilotage de cerf-volant. Au loin, ils nous titillent, gonflant leurs voiles au vent, percées de couleur dans la journée blanche. Les membres de l’expédition, un à un, s’y initient tranquillement, apprivoisant le vent qui souffle particulièrement en rafales sur ce lac encavé dans les montagnes. « High on kite » sont les mots sur leurs lèvres au retour de l’activité. On le lit dans leurs yeux, l’ébahissement de celui qui a porté au bout de ses bras, l’instant d’un moment, la force du vent.
La pêche blanche, animée par Jérémie, nous permet d’échanger tranquillement en surveillant les brimbales qui s’agitent au vent et sous l’effet de la truite qui chatouille le vers au bout de son hameçon. Reste que l’excitation nous rejoint à tous coups lorsque l’on sort, de sous cette épaisse couche de glace qui semble être un environnement inhabité et hostile, une petite truite. C’est avec quatre ombles chevaliers, gonflés de fierté, que l’on revient au campement.
C’est en après-midi qu’Éole se réveille, soulevant dans son sillage toute la neige fraîchement tombée et celle qui tombe encore. En moins de quelques minutes, les repères autour du lac sont quasi-inexistants. C’est le blizzard! On se fait aussitôt transporter au beau milieu d’une tempête arctique au-delà du 70ième parallèle, le voyage est impressionnant. On reste en groupe, nid de confort sécuritaire au cœur duquel on peut continuer à participer aux activités tout en restant bien impressionné par les éléments qui se déchaînent autour de nous.
Et la journée qui se couche lentement sur le campement, tout comme le vent. On devine une nuit qui sera froide et un lendemain ensoleillé.