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J’ai une idée! Nous allons jouer à Survivor! Comme dans l’émission de télévision que j’adore. Mais au lieu de voter pour éliminer un participant à chaque joute, nous devons inclure de plus en plus de participants dans les activités du groupe. Nous étions tous des étrangers il y a quatre jours. Nous avons encore huit jours pour nous solidariser.
Première épreuve, transporter tout le matériel juché en haut dans les cabines vers la berge du réservoir, en séparant les barils qui sont transportés par le zodiac des sacs de jour que nous apporterons avec nous. Chacun apporte ses affaires c’est sûr, mais déjà il y en a quelques-uns qui s’offrent pour aider les autres ou pour apporter le matériel commun. Et ce n’est pas aussi facile que cela peut en avoir l’air. La côte est escarpée et les barils lourds! Madeli me donne l’exemple à suivre sur la route de l’initiative.
Deuxième épreuve, nous embarquons dans les deux zodiacs pour traverser le plan d’eau en direction de la grande île René Levasseur au centre du réservoir. On se rend bien compte que pour être efficaces, nous devons synchroniser nos coups d’aviron. Tout le monde fait sa part, selon ses capacités. On voudrait tous avoir la force physique de Samuel, joueur de football. Et pourtant, la contribution de chacun compte. On le voit quand on se met tous à avironner en même temps : on avance tellement plus vite!
Une fois sur notre petite île, je me sens totalement comme un « survivor ». Nous sommes perdus au bout du monde et notre survie ne dépend que de nous! Mais la nature est de notre bord. Il fait beau et chaud, comme je n’aurais jamais osé l’espérer au nord de la Côte-Nord! C’est tellement mieux qu’à la plage d’Oka!
L’immensité de l’eau nous appelle. Prochaine épreuve : le saut dans l’eau frigorifique. On réussit à inclure plus de la moitié du groupe. Même moi qui suit reconnu pour être frileux, je me laisse porter par la vague. J’enfile mon maillot. Une… Deux… Trois.. Je m’élance d’un coup sous les flots! Si mes parents me voyaient, ils ne le croiraient pas! C’est tellement pas moi de me baigner dans l’eau froide. Pourtant, c’est vraiment le fun!
Puis la pêche rallie une grosse partie du groupe derrière Mario. C’est un endroit magique pour venir tirer sa ligne. Il parait qu’il y a à peine 200 pêcheurs qui s’aventurent aussi loin des grands centres par année. Heureusement que les cooks ont prévus d’autres choses pour souper… mais au moins nous avons parfait notre tir de lancer léger.
Moi, je fais partie de ceux qui ont battus les records de ricochets. Moi non plus je n’ai rien rapporté pour le souper!
À travers tout cela, chaque tâche sur le campement est l’occasion de faire notre part. Il y a les tentes à monter, les repas à cuisiner, la toilette à installer, la vaisselle à nettoyer. Florence est pas mal fière de l’installation qu’elle a faite avec Fabricio pour que nous puissions soulager nos besoins pressant en toute intimité. Ils ont travaillé pas mal fort. Je me demande quand même si on n’est pas un peu à risque de tomber dans le trou. Je pense que je vais passer mon tour pour aujourd’hui…
Les occasions ne manquent pas de prendre notre place et de mettre l’épaule à la roue. Chaque épreuve crée plus de cohésion, plus de liens entre nous. Nous sommes tous des « survivors » en partant quand on y pense. Cette expédition, c’est notre manière de faire éclater cette vérité au grand jour, tous ensemble.