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Expéditions

Auteur

Fabienne Macé

Une journée pleine de rebondissements nous attend. On est à la fois prêts à tout car c’est l’aventure et en même les staffs ont plusieurs solutions à nous proposer selon l’énergie, les attentes et les conditions. C‘est donc en toute confiance qu’on avancera aujourd’hui.

L’aventure ou comment s’adapter

Ce matin, le programme change. Quelques heures de sommeil en plus, très appréciées par les lève-tard comme Vincent et moi. Trop de vent pour faire le circuit prévu, donc nous resterons une nuit de plus sur ce site. Le rythme est relax, on déjeune lentement de nos grilled cheese aux pommes et oignons caramélisés. Puis finalement, un peu plus tard, les plans rechangent. On décollera pour une petite traversée de 4,5km afin de ne pas trop charger les prochaines journées. L’aventure ne serait pas l’aventure si tout se passait comme prévu! Catherine précise justement que le concept d’une aventure, c’est qu’on sait quand on part mais pas quand on arrive. Et Kylie de rebondir avec ironie, « c’est un peu comme le cancer alors! » Voilà comment on traite avec humour la maladie ces jours-ci comme une aventure… un joli pied de nez!

Hippo contre Éole

Le vent de face est puissant, le lac secoué par les vagues. Heureusement, les guides nous ont donné les techniques adaptées à ces conditions, la position à adopter en cas de tangage, comment écoper, les signaux de communication s’il y a un problème et aussi les consignes si on chavire. Nous avançons bien mais les bras chauffent vite. Quand les rafales sont trop fortes, notre canot se met presque à reculer malgré tous nos efforts. Hippolyte nous remarque et nous conseille de ne pas forcer dans ces cas-là mais simplement pagayer plus vite. Avec une bonne cadence, nous arrivons enfin à avancer sans s’épuiser et le canot semble soudain plus léger. Astuce transmise aux autres « débutants » qui gagnent tous en efficacité.

Hippo et la dynamique des fluides

Au détour d’une île, le vent nous fait dévier comme s’il avait soudain changer de sens à cet endroit-là. Hippolyte propose une capsule scientifique et prend le temps de nous expliquer ce phénomène qui fait que le vent se heurtant à l’île, la contourne de part et d’autre pour finalement se rejoindre de l’autre côté, créant un changement de direction. Décidément, Hippo, il en sait des choses intelligentes!

Sacs à pain pour pagayeur

L’eau est chaude et le vent aussi en fait. Mais Lysianne, Marylou et Jessica veillent à ce qu’on ne se refroidissent pas, surtout les mains. Ceux qui veulent mettent des petits sacs à pain enserrés aux poignets de nos vestes de pagayage en guise de gants pour se garder au sec. C’est très chic et super efficace!

Pique-nique dans le bush

La plage prévue pour le lunch est exposée plein vent ; Jessica choisit de nous arrêter sur une île sauvage très boisée où nous serons abrités. C’est sauvage ! Il faut se frayer un passage et improviser. Rapidement, les guides s’organisent et la salade d’orzo encore tiède est dans les bols.  Et soudain, de la musique… c’est Cathe qui a sorti un ukulélé de son sac étanche! Livre de chanson ouvert sur les épines de pins et l’ambiance s’illumine. Le soleil fait même son apparition ; « Hey, salut Galarneau! » aurait dit Cathe, elle seule sait pourquoi ! Mario embarque tout de suite dans les chansons, suivi de près par Kylie. Et Rania prend le relais au ukulélé. Un joli répertoire de classiques qui réconforte tout le monde.

Un retour qui met du baume au cœur

Voilà deux jours, Kayla a dû nous quitter afin de traiter de façon optimale une condition de santé. Très bonne nouvelle, tout va bien et elle peut reprendre l’aventure. Elle et Eve Marie, qui l’accompagnait, ont trouvé deux bons samaritains, Line et Michel venus pêcher dans la réserve, qui acceptent volontiers de leur faire un lift en bateau à moteur jusqu’à notre prochain campement, le canot attaché à l’arrière.

Dans l’après-midi, lorsque nous nous approchons depuis nos canots brassés par le vent, c’est le temps de chanter l’hymne de la fondation que nous répétons depuis un moment, pour accueillir chaleureusement leur retour. C’est tellement bien de revoir le large sourire de Kayla parmi nous et de retrouver la pétillante Eve Marie.

Une belle soirée

De notre superbe campement jonché de grands pins, nous surplombons le lac calmé en cette fin de journée. Michael, Kylie et Coralie accompagnés de Marylou et Mario reviennent bredouilles de leur partie de pêche, encore trop de vent à ce moment-là.

Le cercle autour du feu est spacieux et les flammèches scintillent très haut dans la trouée entre les arbres. L’équipe en charge s’active pour l’alimenter. De mon ordi où je vous conte nos aventures, je vois Romane briser les branches entre deux troncs devant moi, sa frontale gigotant dans tous les sens. Et soudain, c’est un plongeon à plat ventre ; la branche récalcitrante vient de céder. Romane, rien ne l’arrête! Rania non plus ne chôme pas me confie Jesse, qui vient s’assurer que je ne manque de rien. Le feu est magnifique, rougissant les visages et crinquant les cœurs.

Une bien belle veillée dont j’entends les chansons à distance, les anecdotes de Mario, les blagues pince sans rire de Kaylee qui s’exprime sans filtre mais avec ses deux mains. J’ai hâte de les rejoindre pour ce soir et je vous laisse imaginer notre plaisir à tous d’être ici ensemble!

 

Fabienne Macé, Blogueuse et photographe bénévole pour la fondation Sur la pointe des pieds