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Expéditions

Auteur

Laurence Yelle

Prologue

L’excitation à propos de cette expédition a commencé plus tôt cette semaine, mardi pour être précise, alors que mes collègues et mon patron me demandaient si je souhaitais/pouvais y prendre part dû à un réajustement de dernière minute, lire : notre blogueuse combattait un virus. Juste à voir l’expression sur mon visage, ils avaient leur réponse.  Deux minutes plus tard je me sentais comme une enfant à la veille de Noël, E.X.C.I.T.É.E!

« Une méchante belle surprise! »

Vendredi, on prend la route du Saguenay vers Montréal pour y accueillir 8 participants à l’aéroport Pierre-Elliot-Trudeau. Petit constat surprenant en introduction : où est la neige à Montréal!? On soupe tous ensemble à l’hôtel où Jesse, l’intervenante sociale, nous rejoint. On se régale, on écoute les consignes pour le lendemain matin puis c’est l’heure d’aller se reposer après plusieurs heures de transport pour certains, tandis que d’autres – après en avoir tant parlé! –  vont finir la soirée à la piscine. Un moment de cohésion naturelle s’initie.

Samedi matin 6h, les facilitatrices et les bénévoles s’activent pour rapatrier tout le matériel d’expédition dans le lobby; 6h30, un magnifique déjeuner continental, où tous et chacun y trouvent leur compte; 7h45, on prend la route pour un bon 8 heures entre Montréal et le Parc Algonquin.

On s’arrête tout d’abord à Ottawa pour accueillir les derniers membres du groupe, puis à Pembroke pour le dîner. Le ventre plein, on reprend la route pour un autre 2h30. Les facilitatrices profitent de ce temps pour inculquer aux participants des apprentissages qui seront forts utiles pour les prochains jours, soit des nœuds de chaise ainsi que des nœuds de tension pour par exemple monter des tentes prospecteurs ou installer des bâches.

On arrive finalement à destination à 15h45. On marche un peu pour se rendre au chalet principal de Voyageur Quest, nos hôtes pour cette expédition. Mauricio et Chloé, nos guides désignés, nous introduisent aux règles de base ainsi qu’aux règles de sécurité du chalet – une magnifique construction en bois rond, incroyablement chaleureuse. On passe à la cuisine pour y entendre les règles de la part de notre chef Nikoline et de son assistant Baris. Nous avons droit à une visite de John, le propriétaire du chalet, qui nous souhaite la bienvenue dans son havre de paix.

C’est ensuite l’heure de la présentation du matériel prêté aux participants pour l’expédition et ces derniers sont ensuite invités à s’installer dans leur chambre.

Tel que l’indiquait l’odeur alléchante qui plane depuis notre arrivée, une entrée pleine de saveur composée de châtaignes, de brie cuit au four avec amandes grillées, abricots et craquelins est servie, puis disparaît dans le temps de le dire (je ne l’ai pas vu passer juste pour vous donner une idée 😉). Cette première douceur laisse place à un temps libre où rires et discussions sont aux rendez-vous. Les jeunes s’expriment sur les métiers qu’ils souhaitent faire, des instruments qu’ils jouent, puis c’est en chœur, accompagnés d’Eve Marie à la guitare, qu’ils chantent la chanson Riptide. C’est beau, c’est doux.

Avis : les prochaines lignes pourraient vous donner faim… Un souper de rois nous est servi. On se régale de cuisses de poulet à l’érable, canneberges et balsamique accompagné d’un gratin de choux-fleurs et de fèves vertes avec amandes grillées et une sauce à l’aneth et au Dijon. Ce n’est pas tout, il y a également une salade au cheddar fumé au bois de pommier avec sa vinaigrette au curie. Le dernier service, un pudding aux dattes, sauce caramel salé et glace vanille. « Ça goûte le ciel!  » Je prends même la peine d’expliquer et d’apprendre cette expression à Nikoline. C’était délicieux!

On termine la soirée avec un premier cercle de discussion. Les participants sont invités à s’exprimer sur le pourquoi ils ont accepté de prendre part à cette expédition. On entend ce désir de rencontrer d’autres jeunes qui les comprennent vraiment, sans avoir à s’expliquer. Des jeunes qui ont les mêmes cicatrices, qu’elles soient apparentes ou non. Cette soif de s’évader, de découvrir, de décrocher, de remettre les choses en perspective.

On saisit aussi certaines appréhensions comme aller à la rencontre de nouvelles personnes, la peur de cette fatigue que l’ampleur de cette expédition pourrait causer, le fait d’être loin de ses proches, de ses êtres chers à qui on a l’habitude de tout confier.

Ça prend du courage sortir de son quotidien, parcourir plusieurs centaines kilomètres pour vivre une expérience des plus uniques avec des gens qui sont de complets étrangers.

Seriez-vous prêt à faire pareil?

Les lumières sont maintenant éteintes, on entend encore quelques aventuriers chuchoter et ricaner avant de tomber dans les bras de morphée.

À demain 😉

Laurence Yelle, photographe-blogueuse pour la fondation Sur la pointe des pieds.