Un premier jour d’expédition avec des gens que l’on ne connaît pas, ça signifie des rencontres, des consignes, des pratiques, des partages. C’est le moment d’instaurer la confiance et ses limites. C’est le moment de se lancer et de profiter… de l’instant présent, de la nature, des autres et du bon temps.
Direction le Nord sous un soleil magnifique
C’est dans un bus noir rutilant que la première partie du groupe file vers l’aventure. L‘ambiance est animée entre les treize jeunes participants venus des quatre coins du Canada. La veille, certains avaient déjà fait connaissance dans l’avion : Nicole et Jhelisa depuis Toronto, Paul et Michael depuis Calgary ; tandis que Romane avait rejoint l’équipe de la fondation à Québec. Et comme le remarquent Mario Bilodeau, co-fondateur de la fondation Sur la pointe des pieds et « bénévole » expérimenté, de même que Jesse, intervenante psycho-sociale, la chimie prend vite et les conversations vont bon train.
Les trois guides de Désir de Découvrir nous accueillent au casse-croute de Grand-Remous et c’est à effectif complet que nous partageons burgers et copieuses poutines : gastronomie québécoise arrosée à l’occasion de Cream Soda. Côté prénom, se sont réunies à la même table Kayla, Kaylee et Kylie… Désolée d’avance les filles, ça se peut que l’on bafouille!
Cercle de présentation
À peine arrivés au Domaine Pine Grove, on remarque les grands pins, bien sûr mais l’eau de part et d’autre puis les petits chalets blancs qui vont nous accueillir pour cette nuit.
Les rituels commencent avec un cercle de présentation orchestré par Catherine et Eve-Marie, les deux facilitatrices de la fondation. C’est l’occasion de se connaître un peu plus en déclinant prénom, pronom par lequel on souhaite être identifié et réponse à une question au choix : on apprend que l’animal totem de Coralie est un éléphant, celui de Vincent un ours polaire et que Jessica, propriétaire de Désir de Découvrir et Catherine compétitionnent pour celui de Maman Ourse. Au milieu des origines canadiennes et françaises, Kayla nous dit être mi-ukrainienne, mi-polonaise et Rania venir du Maroc. Aussi, frères et sœurs, sachez que vous êtes en haut de la liste des personnes préférées. Certains lecteurs.rices se reconnaitrons sans doute!
Petite baignade et vraies découvertes
Le temps est superbe et l’eau est chaude. La saucette fait du bien avant d’entamer les démonstrations techniques pour la pratique du canot. Comment embarquer, mettre le canot à l’eau, pagayer efficacement à deux, diriger… et même naviguer à genoux, quand le corps le permet. Deux instructions fondamentales : travailler la stabilité dans le canot et communiquer avec son coéquipier, deux beaux outils pour créer des liens de confiance. Et en parlant de confiance, c’est une toute première fois en canot pour quelques-uns d’entre nous, et croyez-moi, ils-elles ont tout essayé, tout pratiqué et peuvent être fiers de leur pratique. D’ailleurs Hippolyte, guide pour Désir de Découvrir, nous fait une promesse : chacun sera capable de diriger son embarcation en fin de séjour! Remarquez, il nous conseille aussi de suivre le canot rouge… regardez les photos, vous comprendrez 😉
Mario, notre super intervenant par le plein air, invite le groupe à mesurer l’importance de la connexion à la nature dans notre expédition. Les pieds dans l’eau, les yeux fermés, notre petite troupe s’offre un moment de plénitude, en silence et en conscience.
Tablée bucolique au bord du l’eau
C’est charmant, une immense table couverte de bouquets de fleurs des champs nous attend. Il n’y a qu’à s’asseoir et déguster le trio de lasagnes, vegan, avec viande et fromage ou viande mais pas de lactose… c’est dire si on veut contenter tout le monde.
Mais le plus important, c’est la bonne humeur qui règne et l’envie de se parler, de se découvrir que l’on entend à droite à gauche.
Pourquoi ces expé ?
À la fondation, depuis 1996 que des expéditions se succèdent et depuis 1979 que Mario B. utilise l’intervention par le plein air. Les quatre objectifs thérapeutiques sont clairs et partagés avec tous. En ce début de veillée, les participants se les remémorent. :
1. « Faire de nouvelles rencontres, inclure tout le monde et connecter avec des gens qui vivent les mêmes défis de maladie, de cancer » énonce Charles.
2. Kylie, elle, mentionne de « connecter avec la nature qui est source de guérison. »
3. Romane rappelle de « retrouver confiance en son corps en essayant de nouvelles choses. »
4. Et c’est à nouveau Charles qui termine avec « avoir du plaisir » pour créer de bons souvenirs et avoir de beaux sourires !
On poursuit avec un moment profond de partage sur les motivations à participer et les peurs qui s’y greffent. Alternance de rires et d’émotions.
Ambiance lucioles et guirlandes
Retour à plus de légèreté avec Catherine et Eve-Marie qui nous font bien rire, toutes les deux emmêlées dans leurs guirlandes lumineuses. Et je vous dévoile deux autres traditions de la fondation : le High & Low dont Charles a la responsabilité et le Journal que Vincent prend en charge. Mais je ne vous en dirais pas plus!
Ah si, une belle intervention de Rania qui nous a fait remarquer une invasion de lucioles… elles aussi en guirlandes électriques; le spectacle est très joli!
C’est sur cette note, que chacun regagne son chalet pour un repos bien mérité ou une partie de cartes offerte par Kayla. Il semblerait également que les conditions soient propices aux aurores boréales. Restez à l’affut, ce n’est que le premier jour et déjà tant de choses vécues, essayées, souhaitées, échangées etc. À demain!
Fabienne Macé
Blogueuse et photographe bénévole pour la fondation Sur la pointe des pieds
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