Après une bonne semaine de pluie, le soleil brille aujourd’hui sur le Québec. L’aventure a commencé avec les premières rencontres, les premiers échanges et même les premiers aléas vite oubliés. Au camp qui nous accueille, le vent est tombé et le groupe profite d’un bel aperçu de ce que les prochains jours nous promettent.
Depuis l’aéroport de Montréal, la bonne humeur s’installe. Entre siestes et conversations animées, la route défile jusqu’au Camp Air Eau Bois. On y est attendu par l’équipe logistique qui complète le groupe. Ça sent bon les retrouvailles d’ailleurs ! C’est le moment de faire un cercle de présentation: neuf participants, neuf « encadrants » dont certains se sont joints à la dernière minute ou ont changé de poste… En effet, un pépin de santé a empêché notre infirmière de se joindre à nous. On réalise rapidement que parmi les bénévoles de la fondation, il y a des perles comme Lysianne, une médecin qui devait accompagner le groupe en tant que logisticienne mais qui finalement aura un rôle de bénévole médical ou comme Serge qui réponds à l’appel en dedans de 12 heures pour agir en tant que logisticien. Expérience et fidélité semblent régner ici.
Nous sommes donc 18 à répondre la question de Marie-Michelle, facilitatrice : si vous étiez un des 4 éléments de la nature, seriez-vous l’eau, la terre, l’air ou le feu ? Une bonne majorité, comme Virginie opte spontanément pour l’eau ! Et c’est parfait puisque dès cet après-midi, on se familiarise avec nos embarcations sur les flots du Réservoir du Poisson Blanc.
On s’équipe et on pagaie
Chacun découvre son baril et déballe son matériel tel des cadeaux sous le sapin.
Tout est prévu, tout est organisé, chaque question est entendue et trouve réponse. Rapidement mais tranquillement, la petite troupe est fin prête au bord de l’eau. Consignes de sécurité, ajustement de vestes de flottaison, distribution de pagaies… et nous voilà en train d’exécuter les gestes tout juste démontrés pour manipuler nos gros rabaska jusqu’à l’eau puis embarquer. Pas même un pied mouillé, au contraire les gestes complices de Thanh et Mohamad ou le regard rayonnant de Jeremy en disent long !
Le nez au vent à l’écoute de la nature
À l’abri dans une baie, nous rapprochons nos deux embarcations. L’exercice est presque méditatif : fermer les yeux pour flairer l’air frais sur nos joues, écouter les clapotis réguliers du lac, capter les rayons rasants du soleil d’automne, écouter l’envolée d’outardes qui nous fait l’honneur d’un passage, admirer les couleurs encore flamboyantes de la forêt… savant mélange de feuillus et de conifères que l’on essaiera d’identifier. La reconnexion avec les éléments opère, Samantha savoure et on oublie la pollution, l’agitation, jusqu’à l’absence de technologie… pour goûter ses sensations à la fois saines et puissantes.
Découvrir et partager
Dans l’auberge où nous logeons ce soir, un bon feu de foyer réchauffe la grande salle. Au creux des moelleux sofas collés serrés, chaque participant dévoile un peu ses attentes et ses appréhensions. « Aucune obligation de se livrer » souligne Catherine, et Marie-Michelle de renchérir avec un large sourire « vous n’aurez aucune obligation pendant l’expédition, sauf pagayer » et encore ! On apprend donc que l’attrait de la Nature en a motivé beaucoup, repratiquer le plein air, calmer le stress de la ville, sortir de la maison, mais aussi rencontrer des gens qui vivent les mêmes situations et comprennent les enjeux.
Sur la pointe des pieds : définition !
Avant d’entamer le tour des traditions de la fondation, comme le « High & Low » ou le Journal de bord que vous découvrirez plus tard (ou pas !!!), nous faisons un peu de clarté sur ce nom assez mystérieux qu’est Sur la Pointe des Pieds. Deux explications sont lancées : l’une est en lien direct avec la philosophie de la Fondation qui est d’œuvrer en douceur, avec tact et discrétion ; l’autre reprend l’idée de s’élever sur les orteils et prendre de la hauteur pour voir plus loin, voir au-delà.
Enfin à la question quelle est intention première de ce séjour, la réponse de Catherine, facilitatrice, est claire : briser l’isolement et sortir de la routine. Voilà la mission de l’expédition et pour l’heure, c’est en bonne voie de réussite !
Fabienne Macé, Photographe-blogueuse