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Prospection de rapides

Décidément, les dieux de la météo sont de notre côté… Nous nous sommes réveillés en levant les yeux sur des tentes détrempées. De fait, les nuages avaient déversé quelques gouttes au cours de la nuit. Toutefois, en ouvrant les portes desdites tentes détrempées… surprise! Le ciel se dégageait lentement, le gris laissant place aux 50 teintes de bleu, une fois de plus.

Le campement grouille d’activité ce matin. Alexy va récolter du bois (beaucoup de bois!!), Jody démarre le feu, Guillaume procède à la lecture des rapides, Marianne étudie la carte de la rivière car elle devra la présenter aux autres participants, Andrée-Anne prépare la séance d’étirements du jour. Il y a aussi Catherine et Morgan qui se sont ouvert un salon de coiffure; Marjorie sera leur première cliente.

Nous mettons à l’eau et quittons à regret le site de campement du rapide Targie qui, en plus d’être superbe, était pratiquement dépourvu d’insectes piqueurs. Du moins, comparativement aux soirs précédents… Nous lovons les rives sur quelques méandres puis arrivons à la première section du Staircase Canyon. Nous savons trop bien qu’il ne sera pas possible de descendre la difficile seconde portion de ce rapide mais on s’interroge quant à savoir si on pourrait tenter la descente de la première section…

Nous attachons donc les canots à des arbres puis marchons sur la rive question d’aller mieux évaluer le défi qui se présente à nous… On analyse… On évalue… On se concerte…Et…on pense que oui, c’est possible! Afin d’atteindre un niveau de certitude absolue quant à notre décision, nous envoyons un canot pour tester le tout, à bord duquel se trouve l’une de nos guides et moi-même.

Malheureusement, le test ne sera pas concluant… Certes, nous avons descendu le rapide sans anicroche mais il nous aura fallu travailler fort et compter sur une maîtrise des techniques de canotage relativement avancée. Nous convenons que, malgré les apparences, il ne sera pas possible pour les participants de descendre ce rapide. Le niveau de la rivière est relativement haut et un courant trop fort nous pousse vers la deuxième section du rapide. Une éventuelle erreur de pilotage pourrait se révéler trop coûteuse. Les participants sont évidemment un brin déçus mais ils comprennent.

Toute cette procédure aura nécessité du temps. Beaucoup de temps. Nous prenons donc la sage décision de passer la nuit entre la première et la deuxième section du Staircase  Canyon; le deuxième portage attendra à demain! Nous profitons de notre arrivée hâtive au campement – une autre belle plage! – pour préparer un bar à calzone – avec pâte fraiche faite sur place! – et un pouding au chocolat.

En soirée, nous procédons à un cercle de discussion. Nous approchons la mi-parcours et il importe de prendre le pouls des participants. Ce que nous entendons nous permet de confirmer une fois de plus que l’aventure thérapeutique porte fruit… « Je réapprends à être heureux ». « Je profite enfin de la vie ». « Je me sens compris, entouré de gens qui ont vécu la même chose que moi ». « Je peux être moi-même ». « Je réalise que je suis capable de faire des choses que je ne croyais pas possibles »…

Entre temps, les nuages se sont mis de la partie et une fine pluie froide s’abat sur nous. Serait-ce la fin de nos journées sous le soleil? À suivre…

J-Charles Fortin, blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds

L’expédition sur la rivière Noire est présentée par la Fondation Bon départ de Canadian Tire du Québec