Rivière Noire, nous voici!

Notre réveil fut à la fois mystique et poétique… Un épais brouillard masquait la rivière des Outaouais auprès de laquelle nous étions tentés; c’est à peine si nous pouvions voir tout notre campement d’un seul coup d’œil. Un à un, les participants émergent lentement de leur tente pour assister à ce spectacle. Ils sont tirés de leur sommeil par une douce mélodie, soit celle de Marc-André qui gratte « What a wonderful world » au ukulele.

Les participants ne le savaient pas, mais le cadran indiquait à peine 6h15. De fait, nous avons subtilisé leurs montres et téléphones, question qu’ils puissent se concentrer sur le moment présent. Et pour l`heure, le moment présent en question consiste à se diriger vers les tables à déjeuner garnies de yogourt, céréales granola et muffins anglais. Quelques gorgées de café suffiront à délier les langues et entrouvrir davantage les yeux. S’ensuivra la première activité de la journée : démo d’empaquetage du matériel d’expédition. Puis, en toute logique, la deuxième activité de la journée : empaquetage du matériel d’expédition…

Les rayons de soleil parviennent à percer le brouillard; la journée s’annonce radieuse mais chaude. Il est à peine 10h que nous suons à grosses gouttes en démontant nos tentes. C’est en fin d’avant-midi que nous prendrons la route vers la rivière Noire. La route est passablement bosselée et nous décidons de marquer une pause pour nous reposer. Nous y faisons la rencontre de notre comité d’accueil : une nuée de mouches noires! Vite, retournons à bord des véhicules, fuyons!

Fort heureusement – et pour une raison que nous ignorons – il s’agira d’une fausse alerte. Les mouches noires brillent par leur absence lorsque nous arrivons au site de mise à l’eau, soit le kilomètre 125 de la rivière Noire. Ah! Qu’elle est superbe cette rivière! Et rafraichissante! Nous mettons les canots à l’eau, les chargeons de notre myriade de bagages et puis nous goûtons au bonheur… Ça y est! Nous voilà partis!

Nous enfilons les méandres, observons le soleil briller de tous ses feux à la surface de l’eau, humons les conifères, écoutons les oiseaux et apprécions l’incroyable talent de Jody qui chante magnifiquement bien. Une dizaine de kilomètres s’écoulent puis nous établissons notre campement sur une plage de sable fin qui n`attendait que nous.

Après un généreux souper de poulet au beurre agrémenté d’un succulent dessert de pommes et avoine cuit sur le feu, nous prenons le temps de faire un tour de table et vérifier le moral des troupes. Nous demandons également aux participants quelles sont les valeurs qu`ils souhaitent voir transcender notre groupe ; respect et entraide ressortiront du lot. Les discussions se poursuivent, on jase de tout et de rien…jusqu’à ce que le deuxième comité d’accueil ne débarque au crépuscule : les maringouins! Ce qui par ailleurs mettra abruptement fin à la rédaction du blogue d’aujourd’hui… J

J-Charles Fortin, blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds