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Louis-Étienne Prévost

Aujourd’hui, c’est notre premier gros défi en ce qui a trait à la distance à parcourir. Vingt et un kilomètres et un rapide que l’on ira observer avant de la descendre, on verra qu’il porte bien son nom, le rapide Zig Zag.

Et on rencontre notre ami Edwind (head wind), le vent de face, pour la première fois de façon soutenue. Il est bien venu nous voir au cours des derniers jours mais il sera là toute la journée pour nous souffler sur le nez.

Comme c’est rendu la tradition, réveil au son du Ukelélé avec le dynamique duo Marie-Michelle et Julien.

Pour l’opération « défaire le campement » il y a encore un flottement mais le chaos est de plus en plus organisé. Une chose qui n’aide pas les participants, c’est qu’à tous les jours il y a de nouveaux partenaires de tente et que le processus de communication est à ré-établir quotidiennement. Mais, c’est comme ça qu’on apprend à connaître ses nouveaux amis.

Déjeuner au gruau, céréales et pain grillé sur le feu. Pour être certain que tout le monde est bien réveillé, Marie-Michelle anime la version pagaie de la chaise musicale et c’est Julia qui sort gagnante.

Et comme pour les partenaires de tente et les tâches quotidiennes à accomplir, les équipages de canot sont permutés aussi à tous les jours. Tous les participants ont rapidement découvert que la communication entre équipiers est essentielle. Les zigzags des premiers jours sont maintenant remplacés par des trajectoires plus efficientes.

Et tel que prévu l’armada s’étire lorsqu’on rencontre le vent de face. La consigne donnée par Julien de maintenir une vitesse de croisière régulière est plus difficile à observer dans ces conditions. Emeric et Jesse prennent aussi du retard sur le groupe parce Emeric est très efficace avec sa ligne à pêche. Aujourd’hui un brochet et un achigan se retrouvent au bout de sa ligne. Le groupe de tête fait de fréquents arrêts pour permettre à ceux qui sont derrière de les rattraper. Après une pause repas avec bagel, Wow butter (l’équivalent sans noix du beurre d’arachide) et confiture de fraise, on prend une photo de groupe et on rembarque.

Le vent n’a pas faibli durant le repas; une chance que nous n’ayons que peu de distance à parcourir avant d’arriver au rapide baptisé ZigZag. On s’arrête donc juste avant celui-ci pour aller le « lire». Effectivement, il va falloir travailler un peu pour suivre le zigzag formé par la ligne la plus prometteuse. Les équipages se concertent pour trouver la ligne et s’entendre au préalable sur les manœuvres à effectuer. Je suis jumelé avec Ève et nous nous entendons sur ce qu’on doit faire. On s’installe dans la ligne des canots et lorsque c’est notre tour, on passe le test avec brio, comme pour tous les participants. On est loin de l’appréhension des premiers jours.

Pour le reste de la journée on a quelques sections d’eau vive et un rapide que nous observons à partir de nos canots pour trouver notre ligne. Pas plus de problèmes que la première fois. On sent la confiance qui s’installe devant notre capacité à faire face à ces obstacles.

Lorsqu’on arrive à notre nouveau domicile quotidien, comme le site est beaucoup plus haut que le niveau de l’eau, une chaine humaine s’installe pour se passer de main en main les barils et les autres pièces d’équipement. Puis les équipes de tâches se mettent à l’œuvre et le campement prend rapidement forme

Au moment où j’écris ces lignes, on vient de souper et tout le monde ou presque est autour du feu. Bientôt le dodo pour tout le monde et personne n’aura besoin de se faire prier, moi y compris.

À demain

 

Louis-Étienne Prévost

Blogueur et photographe bénévole pour la fondation Sur la pointe des pieds