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Tel un compte à rebours, nous avons commencé, chacun dans notre coin, dans notre petite tête, à replacer les éléments qui nous rapprocheraient de notre réalité. Ma façon à moi était de voir les projets qui m’attendaient au retour. En partant par celui de revoir ma famille. Ensuite des petites rénovations, les amis, les activités… À tel point que les derniers moments présents semblaient partir en flèche, certainement une façon logique d’amorcer le détachement. Cependant, je n’ai eu aucune impression que les gens se disaient adieu. Déjà les discussions tournaient autour de façons de se revoir ou au moins de rester en contact. C’est plutôt le détachement d’un espace-temps qui s’est voulu irréel. Irréel parce que cet espace était complètement rempli de temps. Un temps implicitement influencé par la nature.
Un peu avant de partir en expédition, lorsqu’on me demandait qu’elle était la principale raison, selon moi, qui encourageait un participant à s’inscrire dans l’aventure. Je ne répondais jamais avec certitude. Mais, j’osais croire qu’il s’agissait d’un besoin de parler. Une forme d’évidence, sachant grossièrement par où ces jeunes étaient passés.
En fait, je me trompais.
Au contraire, ce que ces jeunes venaient faire ici c’était écouter. Lorsque cette écoute est disponible, tous les gestes sont tellement plus simples. Particulièrement ceux de base que nous avons si bien exécutés ces-derniers jours. Boire, manger, dormir, se déplacer, s’exprimer, se comprendre, s’entendre.
Ici, personne ne prêche par sa propre narration, malgré qu’elle soit nécessaire pour s’engager. Alors, la narration authentique devient facile, car elle est très bénéfique, à condition que quelqu’un l’entende. Je crois que l’écoute est la meilleure façon de se valider, en silence.
Tel un compte à rebours, nous avons quitté Geoff et Olivier. Steph, Leo et Larissa. Ensuite Jemmy, Arnaud, Jessy, Youssef, Janny, Mikael, Vincent et Julie. Après, Simon et Myriam. Enfin Aurélie, Mario, Marie-Ève, Cindy et Marie-Michelle.
Je suis là devant mon ordinateur, bien installé au ventilateur. Je repense à toutes ces heures passées à taper.
Vous resterez tous dans ma “memory”.
Que cette aventure soit un levier pour entreprendre!
À bientôt!
Nicolas Tremblay, blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds