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Expéditions

Auteur

Amélie-Ann Pellerin-Leblanc

Je pourrais commencer par vous décrire les activités, les défis, l’itinéraire parcouru du jour pour essayer de vous amener naviguer avec nous sur cette immensité que nous offre la Réserve du Poisson blanc, mais j’ai plutôt le goût de vous transmettre ici ce qui sera plus difficile de raconter une fois de retour à la maison, au travers les photos… l’intérieur du vécu partagé dans ce moment hors du temps.

Ce soir, autour du feu, nous avons fait un retour sur l’expédition. C’était réellement touchant de voir à quel point les gens sont remplis de gratitude pour ce vécu. La notion d’amitié rapidement tissée, le sentiment d’appartenance que de partager des expériences similaires avec d’autres procure, l’harmonie qui a régné dans notre groupe avec la gentillesse des uns par rapport aux autres, et l’inoubliable de cette expérience unique par son pouvoir de pause sur le temps a été véhiculé par le cœur de plusieurs.

C’est d’ailleurs cet aspect magique que la Nature nous a permis d’avoir accès depuis 3 jours. C’est comme si elle nous avait enlevé notre pelure d’ego, de pression de temps, de protection, pour nous rendre automatiquement semblables les uns aux autres, unis par notre humanité. Démunis de toute stimulation que la société moderne nous impose habituellement, on s’est consacré plutôt sur l’essentiel que cet espace nous permettait : s’intéresser avec curiosité à nos comparses, goûter avec pleine conscience à la délicieuse nourriture qui nous était servie, entendre les sons de la nature comme une douce berceuse calmante, observer les différentes teintes de vert, le lichen, les différentes formes de rochers comme un art unique fourni par Dame Nature juste pour nous.

J’ai ressentit que les jeunes étaient heureux de pouvoir se retrouver avec d’autres ayant vécu des épreuves de vie similaire, et que ce sentiment de groupe les aidait tranquillement à guérir le sentiment de solitude qui pouvait les habiter durant la maladie. Ici, en Nature, c’est tellement plus facilitant de voir l’humain devant la maladie, et de connecter rapidement, en toute vulnérabilité. C’est comme si le contexte dépourvu de tout superflu est un accélérateur de la connexion avec autrui.

 

Et quand on y pense, ça ne prend pas grand-chose pour recréer cet espace magique dans notre réalité. Il faut simplement faire le geste conscient de se déconnecter des réseaux sociaux, de ralentir, et de se remettre dans un état de curiosité pour voir le beau et le meilleur des autres autour de soi. C’est une attitude active à adopter qui nous permet de probablement redevenir en connexion avec soi et les autres dans une société où toute connexion suggérée éloigne malheureusement de la connexion humaine si enrichissante et unificatrice.

Aujourd’hui, pour David, son défi fût de rentrer et sortir du canot à maintes reprises, malgré son équilibre précaire, et il le réussit à tout coup, entouré d’une bonne équipe! Le défi d’Elisabeth fût de s’exprimer dans le groupe alors qu’on jouait au jeu du  ‘’loup-garou’’ et qu’elle devait prendre sa place, et elle le réussit! Celui de Ludovic fût de se respecter dans le dosage de son niveau d’énergie dans le canot, pour éviter d’être trop en douleur par la suite, et malgré son grand côté compétitif, il a affirmé s’être mieux dosé aujourd’hui! Julien et Loïs se sont baignés dans le lac, je vous laisse juger par vous-même à quel point ils se sont surpassés à ce niveau! Holly a réussit à intégrer le cercle de partage du soir, malgré sa grande sensibilité qui la confrontait aux émotions des autres… elle apprendra plus tard à quel point ce qu’elle considère être un défi et une différence actuellement est en fait une énorme force!

On finit tous par le défi de s’endormir dans une météo plutôt fraîche, avec des tentes détrempées de la veille, après une journée passée mi au sec, mi à la pluie… mais la météo extérieure n’arrive en rien à accoter notre météo intérieure de groupe!

Je suis extrêmement reconnaissante pour cette aventure qui me permet de retrouver ce regard beau et bon sur les autres. C’est avec un cœur remplis de gratitude que je vous quitte, en rêvant à la dernière journée demain qui sera encore riche en émotions!

Amélie-Ann, répandeuse de sourires