Mega comme dans Megawatt

Mais qu’est ce que je suis venu faire ici moi? D’abord, je n’ai pas vraiment dormi de la nuit, puis tout juste quand je commençais à m’endormir, le téléphone a sonné pour nous réveiller. Quoi? Déjà 5h du matin?

Puis dès le déjeuner, ça s’est mis à bourdonner en français autour de moi. Je me rends compte que je ne me rappelle rien de mes tous mes cours de français! Heureusement, les accompagnateurs sont vraiment cools et ils donnent toutes leurs explications dans les deux langues. J’arrive quand même à comprendre les affaires importantes pis la moitié des participants sont anglophones et une bonne gang parle les deux langues. C’est comme Samuel. Il est chanceux : il parle aussi bien le français que l’anglais!

L’autobus m’a impressionné. Je ne pensais pas que nous aurions un autobus aussi gros et confortable pour faire la route. Une chance! Par ce qu’on resté plus de douze heures dedans pour se rendre jusqu’au camp à Uapishka, sur le bord du réservoir de Manicouagan. Jusqu’à Baie-Comeau, je dois dire que ça s’est bien passé quand même, mais après la Pizza de Marco Pizza, on a viré à gauche dans les terres. C’est là que les montagnes russes ont commencé. Viraille à droite, viraille à gauche, monte et descend, genre pendant plus de 300 km!

J’aurais bien aimé me changer les idées en participant avec les autres au cours de nœuds de Marie-Michelle et Catherine et aux autres discussions, mais je n’ai pas encore réussi à surmonter ma gêne. Pourtant ça à l’air cool de partager avec les autres. Je regarde Adélie. Elle me donne espoir. Il parait qu’elle a fait une autre expédition l’automne passé avec la Fondation alors qu’elle était en traitement pis qu’elle était super timide. Ben là, ça ne parait pas. Elle a super du fun, elle parle aux autres comme si elle les connaissait depuis longtemps.

Mais on a fait un jeu cool dans l’autobus qui m’a donné l’occasion de connaitre un peu plus les autres, un genre de speed dating. On avait une minute pour poser des questions à une personne pour mieux la connaitre, puis on changeait de personne. Après, en gros groupe, on a mis en commun ce qu’on avait appris sur chacun. J’espère qu’on va avoir le temps de finir le jeu demain parce que ça m’aide vraiment à connaître les autres.

Puis, tout d’un coup, le barrage de Manic V s’est imposé au beau milieu de la route. C’est gigantesque! Je ne m’attendais pas à ça! Mes doutes par rapport au voyage m’ont soudainement paru tout petits. Je suis vraiment chanceux de pouvoir venir ici. Il n’y a personne dans ma famille ou dans mes amis qui sont venus aussi loin je suis sûr. Pis arrivé à Uapishka, ça m’a frappé comme la nature est immense, calme et apaisante. Les montagnes qui surplombent le réservoir, la forêt qui enveloppe tout.

Je pense que je vais tellement bien dormir cette nuit dans notre petit chalet parce que là je suis crevé de ma journée. S’il fait beau et chaud comme aujourd’hui, ça va être les meilleures conditions pour mettre les rabaskas à l’eau.

J’ai hâte à demain!