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Isabelle Robinson

C’est les yeux un peu froissés, traces de sac de couchage dans le visage, qu’on se réveille de cette deuxième nuit qui fut plus froide que la dernière. Malgré la température et la fatigue musculaire de la journée de ski de la veille, certains mouvements audacieux ayant réveillés des muscles dont on ne connaissait pas l’existence, les membres de l’expédition sont d’une efficacité légendaire pour démonter le campement. Une fois le petit déjeuner pris dans le confort du Richard’s palace, c’est une armée qui s’attaque à remettre le campement dans l’état dans lequel nous l’avions trouvé. En peu de temps, l’environnement oublie le passage du groupe, mais dans la mémoire de ce dernier, on est loin d’oublier les moments passés sur ce campement, aux berges de la Baie d’Alexis! On part, ça sent le confort du refuge au loin, il y a 6,5km à faire pour s’y rendre.

La montée vers le refuge du fantôme, même sentier que celui emprunté la veille, se fait cette fois-ci sous un soleil éclatant. On a l’impression d’évoluer dans une photo de carte postale de Noël. À chaque tournant, on s’impressionne encore de la quantité étonnante de neige, de la vue imprenable sur la vallée, de la beauté des arbres fléchis par le poids de la neige. On n’a pas fini de s’émouvoir de la beauté du paysage à en faire grandir l’âme.

Arrivés au refuge le fantôme, notre dîner, qui devait arriver par motoneige, se fait attendre. On se voit donc dans l’obligation de prendre un bain de soleil de midi. La vie est dure pour les aventuriers! Puis, une fois le diner enfilé dans la convivialité et la chaleur du refuge, on reprend la route. Il reste 4,5 km à faire avant d’arriver au refuge dans lequel nous dormirons ce soir.

On reprend le sentier, le pied léger. On s’arrête à chaque arbre, à chaque descente pour regarder les gars résolus à dévaler la pente à toute vitesse et dans des positions improbables à la recherche de sensations fortes, à chaque point de vue pour une photo, à chaque flocon. Bref, on évolue sur le sentier sans même se rendre compte qu’on avance. Marika, avec une attitude de super-héro, dépasse ses limites en affrontant le dénivelé important de certaines descentes. , À mesure que les kilomètres avancent, motivant les derniers pas, l’espoir du refuge chauffé, de la bécosse et du bain à la débarbouillette, nait tranquillement dans l’esprit de tous.

Arrivés au refuge Le Pionnier, l’excitation est palpable. Le luxe relatif du chalet et le coucher de soleil rosé font planer un état d’euphorie sur le groupe. La beauté d’avoir eut un peu froid réside dans la réalisation de l’importance des choses simples prises pour acquis.

Ce soir, le groupe se couchera tôt car demain on prévoit un réveil à 4:00 pour un départ alpin. On vise le sommet du Pic de la Hutte pour le lever du soleil.

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