
Récit du dernier jour de notre expédition, adieux à la Côte Nord et à l’hiver, et toute la journée la succession des aurevoirs…
Premiers aurevoirs
La dernière journée est un jour qui semble flotter à cheval entre deux espaces. Baie-Comeau était notre porte d’entrée vers le Nord. Quand nous l’avons quitté le vent y était froid et piquant et la neige craquait encore sous nos pieds.
À Montréal le printemps a définitivement repris ses droits. Quel changement de monde ! Il y à 48h nous étions encore recouverts de flocons…
Notre groupe se dissout peu à peu, mais les amitiés resteront. Après les guides Jo et Ben que nous avons quitté hier soir, c’est au tour de Mario et Jessica de nous dire au revoir. Puis Fred et Coralie rapportent le matériel que nous transportons dans notre bus et nous leur disons aussi au revoir.
Adieux à la Côte Nord
Nous prenons la route tôt dans la matinée sous un soleil réconfortant. À Tadoussac, nous faisons nos adieux à la Côte Nord alors que les blocs de glace dérivent dans le courant autour du traversier.
À Québec, après un dernier repas ensemble nous laissons Gabrielle avec sa sœur et Marie-Pier… qui repart immédiatement dans l’autre sens vers Rimouski. Notre équipe était panquébécoise, et ontarienne.
Désormais il faut désormais filer vers l’aéroport pour ne pas rater l’avion pour Toronto. À Trois-RivièreS c’est Lysianne qui repart à la maison, avant de filer aussi vers d’autres aventures.
Séparés mais encore ensemble
Dans le bus les sujets de conversations ne manquent jamais. Les expériences avec le système médical et le regard des autres sur la maladie occupent beaucoup d’espace. On se confie sur sa famille, ses relations, ses amis, ses animaux domestiques (beaucoup de propriétaires de chiens dans ce groupe !).
C’est le merveilleux des jours flottants. On partage des amitiés fulgurantes, forgées dans les épreuves partagées avant et pendant l’expédition, et dans ce bus qui file sur l’autoroute il semble si naturel de se confier aux autres dans la confiance que ces instants uniques représentent un espace privilégié.
Demain on sera séparés mais encore ensemble pour longtemps, que l’on arrive à se revoir ou pas. C’est dans les jours flottants qu’on se demande si tout ça était bien réel. Chacun a partagé ses souvenirs dans le carnet de voyage. « On restera en contact, c’est sur! »
À la prochaine
Voici maintenant Montréal et le triste paysage industriel autour de l’autoroute 40. Les Monts Groulx paraissent bien loin. La neige a été effacée des rues, le théâtre de l’hiver a été balayé.
Dès demain l’équipe de la Pointe des pieds prendra le chemin du retour vers Chicoutimi. Le matériel sera vérifié, nettoyé et rangé. Et puis on préparera la prochaine expé !
Valérian Mazataud, photographe-blogueur bénévole pour la fondation Sur la pointe des pieds