Si vous êtes d’assidus lecteurs, vous vous rappellerez que, lundi soir, nous avions demandé aux jeunes quelle était leur définition du concept d’aventure. La première idée qui est sortie du lot? Le caractère imprévisible des aventures. Dame Nature leur aura donné raison aujourd’hui.
Une fois de plus, un épais brouillard enveloppait la côte lors de notre réveil. Mais surtout, un vent soutenu soulevait la mer en de jolis moutons. Pis encore, la prévision de météo maritime laissait entendre que ces souffles allaient augmenter au fil du jour pour atteindre les 30-35 noeuds. Rien de bien encourageant avec la traversée de 8 à 10 kilomètres que nous avions à compléter pour nous rendre à la Grande Île ce soir… Dans les circonstances, nous avons donc pris la décision qui nous apparaissait la plus sage : ne pas mettre à l’eau.
Cette situation nous a permis de lézarder et de déguster à notre guise le pain bannick au chocolat, canneberges et noix de coco qui avait été préparé pour le déjeuner. Deux parties de loup-garou (un grand classique des expés de la Fondation…) ont suivi tandis que l’équipe de guides cherchaient la solution appropriée à la situation problématique que nous pose la météo.
Entre temps, un couple de kayakistes originaires de l’Outaouais nous rend visite; eux aussi se préparent à une expé de kayak de mer et comptent partir demain. Ils nous racontent qu’ils ont eu un mal fou à préparer leur itinéraire sur les îles Mingan car les rares sites de camping étaient tous réservés pour un certain groupe ‘Sur la pointe des pieds’… Ils ont alors décidé d’aller sur Internet pour voir quelle est cette organisation qui a réservé la presque totalité des sites. En nous découvrant, leur frustration s’est transformée en admiration… Résultat? Ils ont fait un don à la Fondation! Grand merci!
Une décision est prise quant au reste de la journée : nous utiliserons l’autobus pour nous déplacer quelques 20 kilomètres plus à l’est, soit à la décharge de la rivière Romaine, sur le terrain de l’Auberge Minganie. En fait, il s’agit d’un site que la Fondation a déjà utilisé en 2008, lors d’un précédent voyage de kayak de mer. Nous avons donc contacté le propriétaire qui se souvenait très bien de nous et qui nous a autorisé à y monter nos tentes – merci Andrew! C’est d’ici que nous mettrons à l’eau demain matin afin d’entamer notre traversée vers les îles.
Nous prenons le souper sur le bord de l’eau, bien assis sur les rochers. Nous réalisons que le vent s’est calmé et qu’il aurait été possible d’effectuer la traversée tel que prévu. Peu importe, nous ne regrettons pas notre choix car la sécurité passe d’abord et avant tout. Autrement, une belle surprise nous attendait à l’auberge : touché par notre mission, le propriétaire a gardé un bâton qui avait été gravé par les participants en 2008. Il semble qu’il n’y ait pas que les participants qui restent marqués par nos expéditions…