
Aujourd’hui fut la journée la plus chargée en émotions : en festivités, en célébration, mais aussi en tristesse et en déchirement.
Alors qu’il y a quatre jours, personne ne se connaissait, c’est comme s’il y avait eu un effet de connexion instantané et naturel entre tous les participants. Non pas à cause de ressemblances marquantes ou d’intérêts communs, mais plutôt grâce à ce sentiment d’appartenance que cette aventure a procuré. Chacun s’est senti à sa place, exister, accepté, vu et entendu, l’instant d’un moment. La solidarité qui s’est tissée en si peu de temps a opéré jusqu’au plus profond de l’âme de chacun, pour adoucir cette solitude ressentie trop intensément, mais malheureusement difficilement exprimable.
Le retour au camp s’est fait avec un rabaska rempli uniquement de jeunes, dirigé par le capitaine Julien. Comme si toute cette aventure avait permis de faire croître cette confiance en leur capacité à diriger eux-mêmes leur propre embarcation — possiblement une métaphore de la confiance retrouvée pour réintégrer la vie par la suite ?
Le retour en autobus s’est déroulé dans la joie, animé par des jeux de loup-garou avec DJ Loïs et DJ Mo, des chants de ukulélé aux sons de Rip Tide et Hawkesbury, et le désir d’étirer ce sentiment profond de réconfort.
Chacun possédait maintenant un certificat honorant ses qualités uniques : l’humilité de Julien, la force intérieure de Morgan, la sensibilité de Holly, la force silencieuse de Mya, la douceur d’Élisabeth, le leadership positif incroyable de Loïs, le côté rassembleur de Ludo, la sagesse de David — le tout accompagné de la dévotion pure et de la gaieté de cœur de Catherine et Ève-Marie.
Chacun se sentait ainsi plus fort, plus joyeux, plus reconnaissant… comme si le meilleur de chacun avait laissé une empreinte au fond des autres. Le départ n’était donc pas une coupure, un réel adieu, mais plutôt un nouveau départ, où nous étions transformés par le plus beau que les autres avaient semé en nous. Un effet papillon humain ?
Il fallait cependant un effort actif pour ne pas se laisser emporter par cette peur du grand vide, du choc du retour à la réalité, de la perte de sentiments aussi beaux. Il fallait activer notre mode contentement, pour être reconnaissants de tout le beau vécu, plutôt que de se laisser emporter par la tristesse et la déchirure des au revoir.
« Si nous pleurons parce que le soleil n’est plus là, nos larmes nous empêcheront de voir les étoiles. »
Je suis et serai éternellement reconnaissante pour tout le beau que cette aventure a créé. Durant ces quatre jours, j’ai senti mon âme s’élever, une connexion avec une belle partie de ma personnalité, émerveillée et touchée par la rencontre avec les autres. Comme si la Nature mettait notre esprit en mode voyage, où la curiosité envers l’autre, l’ouverture à la différence, l’émerveillement et le calme intérieur faisaient partie intégrante de notre être. Les rires des jeunes, les chants, la persévérance et les partages vécus étaient des émotions qui dansaient comme un archet sur les cordes de mon âme.
Un immense merci à ces magnifiques personnes qui ont composé ce voyage, cette expédition, sans qui cette aventure n’aurait pu laisser une empreinte aussi profonde. L’effet papillon humain, c’est vraiment le cœur de ce que nous avons vécu.
« Le véritable voyage de découverte ne consiste pas à chercher de nouveaux paysages, mais à avoir de nouveaux yeux. »
« Les grands départs ne se précèdent jamais de paroles. »
Annus mirabilis,
Amélie-Ann, répandeuse de sourires
P.S. : Citations tirées du merveilleux roman Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa.