Être en expédition de canot nous permet de vivre l’impact de la nature sur nous et de connecter avec la version la plus vraie et la plus belle de nous. C’est une expérience qui, quand on est dedans, nous permet de croire que rien d’autre n’existe.
On est-tu bin!
On se réveille en pensant à Mario (un des cofondateurs de la Fondation)! On est-tu bin! La lumière du soleil transperce la forêt, l’air est bon et un délicieux déjeuner inspiré par les traditionnels Huevos Rancheros nous attend sur le bord du feu. On est tellement emballées par le repas qu’on décide de le prendre en photo.
Tout le monde profite d’un doux matin. Isabelle nous offre un spectacle d’humour et nous apprend comment utiliser le sarcasme et le rire pour dédramatiser les situations de nos vies. Monica médite, Leah lit et Amy prend un moment pour respirer devant le paysage coloré et grandiose.
Sur mon chemin vers la plage, je croise Jessica. Elle a les yeux brillants, elle rayonne. C’est le temps de repartir sur l’eau, aujourd’hui on fera 13 km de rabaska. On rejoint le groupe, Colleen et Liz seront les barreuses du jour. Le lac est miroir, c’est un beau moment pour pagayer.
La patience du lichen
Après quelques km, on s’arrête sur l’île à la roche (nom non officiel). On prend un moment pour ouvrir notre cercle et notre cœur à nouveau. Les participantes échangent, Katherine commence. Elles partagent ce qui les a aidées dans leur parcours avec le cancer et ce qu’elles aimeraient mettre en place pour la suite de leur cheminement. La discussion est inspirante et émouvante. Elles abordent le pouvoir de la gratitude, les 5 C, l’importance de se concentrer sur ce qu’il reste, la patience (du lichen) et aussi le droit d’être en colère. Elles nomment comment cette expédition est un point tournant pour elles. Je me sens privilégiée d’être ici, de les écouter, d’être témoin de la résilience qui les porte. Je suis aussi touchée par la façon dont elles sont fortes oui, mais surtout vulnérables et vraies.
Los Palmos
Le cercle se termine sur des échanges de livres, de trucs et surtout des partages sur l’espoir. Prochaine destination : Los Palmos (nom non officiel), la grande plage aux faux palmiers où nous allons dîner. On est chanceuses, l’équipe logistique teste de nouveaux repas et tout est EXCELLENT! On mange sur la plage, on discute, on prend une pause et on finit le tout par une petite sieste de 5 minutes. L’intention : trouver le courage de repartir sur l’eau. Pour la suite de notre route, nous devrons pagayer avec le vent directement de face.
Le vent dans face
Il nous reste 5 km de rabaska à faire. Le vent est fort et la fatigue est présente. Tout le monde travaille en équipe. On alterne les pauses, on longe la rive comme on peut. Les émotions et les ressentis s’intensifient. On s’entraide, on collabore et finalement, on arrive à notre deuxième campement.
Victoire!
Quelqu’un m’a déjà dit : « On ne se connaît pas tant qu’on n’a pas pleuré et pagayé ensemble. » Aujourd’hui, on a appris à se connaître! On a ri, on a pleuré, on a pagayé, on s’est aidées, on s’est relevées et surtout on l’a fait ensemble.
J’observe le groupe pendant que je vous écris. Amy et Liz apprennent à faire des filets et à apprêter des achigans qu’on s’est fait donner par des pêcheurs.
Pendant ce temps, Leah écrit dans notre journal de groupe, Myriam, Isabelle et Monica se baignent et les autres terminent d’installer leurs tentes.
Je ressens tout l’amour qui existe dans le groupe. C’est notre dernier soir et je sais que chaque victoire, petite ou grande, sera célébrée!
À demain pour la suite!
Geneviève Locas