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Amélie-Ann Pellerin-Leblanc

J’aimerais dédier ce dernier article à mon père, Jude Leblanc, qui m’a appris, en bien trop jeune âge, la vraie saveur de la vie.

Il y a ce petit quelque chose de spécial, ce je-ne-sais-quoi, dans le fait d’accepter de laisser aller. Ces êtres qui nous semblaient inconnus il y a 4 jours, sont aujourd’hui difficiles à laisser partir et à dire aurevoir. En même temps, il y a aussi cette chance dans le fait de ressentir de la nostalgie, comme si la tristesse laissait graduellement place à la reconnaissance des beaux moments, et aux souvenirs qui nous auront transformés et façonnés à tout jamais.

Dès la veille, alors que nous étions tous réunis autour de cette braise bien réconfortante, nous sentions cette atmosphère bien spéciale où nous voulions tous arrêter le temps, mais savions aussi qu’il fallait faire le grand pas vers la fin, pour laisser de l’espace à ce qui était à venir. Il faut beaucoup de courage pour accepter de laisser aller de si belles émotions, et faire confiance que le futur nous en apportera d’encore plus belles, surtout quand le passé nous a appris que la route est plutôt tumultueuse…

Après un bon déjeuner avec des bagels braisés sur le feu (on vous le recommande à la maison, c’est vraiment wow, surtout lorsque partagé en bonne compagnie!), nous avons ramassé nos bagages pour ce dernier bout d’aventure sur l’eau qui nous attendait. Chacun prenait le temps d’humer ce bon vent frais qui caressait notre visage, cette météo grise qui n’arrivait pas à bout de ternir le soleil qui régnait dans nos cœurs, et ce calme foudroyant qui régnait sur ce lac miroir ce matin. Le reste de la journée fût plutôt simple en termes d’activités, la journée fût consacrée à être plutôt qu’à faire.

Sur le chemin du retour, notre ‘’tournée de lait’’ fût parsemée d’aurevoirs multiples, comme s’il s’agissait d’un exercice bien planifié. Les premiers étant les plus durs, les derniers un peu moins, l’expérience nous ayant appris la richesse et la beauté des souvenirs qui nous habitent et restent en nous pour toujours.

Ma mère m’écrivait durant ce périple qu’elle aimerait me voir plus souvent sur les photos de ce blogue, même si j’en étais la photographe officielle (une vraie mère, quoi!). J’ai eu ce beau petit plaisir à rester derrière l’objectif et à prendre la distance nécessaire pour observer et immortaliser ces beaux moments. Cela m’a permis de réaliser que je faisais autant partie des photos, même si vous ne m’y voyiez pas. Les concepts, les angles, les rayons de soleil parlent tous de l’objectif qui se cachait derrière la caméra. Comme lorsque la vie nous oblige à passer de l’autre côté. Ce n’est pas parce que quelqu’un n’est plus visible parmi nous qu’il n’y est plus. Au contraire, il nous sourit constamment et nous accompagne afin de nous aider à porter un regard plus doux, plus fou, plus authentique, sur notre vie.

Somme toute, nous repartons avec une sérénité difficile à partager sur papier. Un grand sage m’a appris hier, autour d’un bon feu, alors que les gars dormaient à la belle étoile juste à côté, que ‘’la nature a le pouvoir de guérir l’âme, et l’aventure de faire sourire le cœur.’’ Ça en dit long, en peu de mots. Mario Bilodeau, qu’il s’appelait!

Nous allons tous nous ennuyer de cet esprit d’équipe, de cette collectivité de bienveillance que nous avons créés en si peu de temps. La passion d’Isabelle, le parcours profond d’Audréanne, l’émancipation de Brandon, les convictions de Nathaly et M-H, la fierté de Marshall, la sagesse de Zoey, l’émerveillement de Marco, la douceur d’Emma, le calme d’Ian, la pureté de Hari, l’ouverture de Zac, et la grandeur d’âme de Mario nous manqueront certainement. Merci à vous tous d’avoir fait de cette évasion un épanouissement si ressentit du profond de notre cœur.

Et à vous tous, chers lecteurs, chers parents, chers amis, nous vous souhaitons de continuer à partager autour de vous ce goût de l’aventure que nous avons cultivé, cette curiosité de l’humain qui nous a habité et cette paix intérieure qui nous a traversé, l’instant d’un moment. Soyez assurés que notre journée fût merveilleuse, plus que celle d’hier mais… moins que celle de demain! 😉

Annus mirabilis, qui signifie année merveilleuse (comme mon père aimait si bien l’écrire en guide de signature).

Amélie-Ann

Répandeuse de sourires 😊

Photographe et blogueuse pour la fondation Sur la pointe des pieds

POUR VOIR TOUTES LES PHOTOS DE L’EXPÉDITION :  https://www.flickr.com/photos/pointedespieds/albums/72177720302419751