Comme je vous le mentionnais hier, jeudi, on annonçait plus froid dans la nuit de jeudi à vendredi et aucune source de chaleur autre que nos corps ne se trouvait dans les tentes. Conséquemment, quelques participants ont eu froid pendant la nuit. Le camping d’hiver est un défi en soi lorsqu’on n’y est pas habitué. Tout comme pendant le jour, les participants doivent gérer leurs couches de vêtements et s’assurer de ne pas avoir froid avant d’entrer dans leurs sacs de couchage. Ces derniers sont faits pour garder au chaud, non pas pour réchauffer.
Peu après notre réveil, nous sommes invités à faire griller notre petit déjeuner sur le feu, avant de défaire le camp. Chaque participant range son matériel dans son sac pour la dernière fois et les équipes qui y ont dormi sont invités à démonter leurs tentes.
Le site est remis dans l’état qu’il était quand nous y sommes arrivés, puis on quitte. On remonte le chemin que nous avons emprunté hier pour s’y rendre. On traverse le chemin forestier puis on dépose nos sacs à l’entrée du sentier de la Moose Mountain que nous nous apprêtons à monter.
L’objectif est de se rendre au sommet où un point de vue incroyable nous attend. On s’y rend en peu de temps. On prend le temps de s’y arrêter pour un dernier moment de silence tous ensemble. On aurait définitivement pu y rester pendant plusieurs minutes. Avant de repartir, on en profite pour prendre des photos de groupe. Encore plus de souvenirs à conserver précieusement. On redescend puis on récupère nos sacs pour le reste du trajet jusqu’au chalet de Voyageur Quest où nous avons passé les premiers jours.
Les participants rêvent déjà au sauna et à la douche chaude qui les attends une fois rentrés. On arrête dîner au même site qu’hier. Comme on s’installe, de la neige commence à tomber du ciel. On dirait des petites boules de styromousse. Ça nous rappelle que nous sommes toujours en hiver.
On reprend la route pour le dernier tronçon de notre expédition. Les participants ont le syndrome des chevaux qui rentrent à l’écurie : excités, rapides et hâtifs. Avant de rentrer, tout le monde s’arrête afin que le groupe se rassemble et qu’on puisse arriver tous en même temps.
C’est un accomplissement. La fierté est au rendez-vous. On l’a fait! Trois nuits de camping d’hiver, plusieurs kilomètres de randonnée, des centaines de mètres d’ascension, une tonne de rires, plusieurs moments de silence, plusieurs cercles de discussion toujours dans le respect et dans l’écoute et, une petite famille plus tard, nous y sommes arrivés!
Avant de profiter des installations du camp de base, les participants doivent rendre le matériel prêté par la fondation. Démêler ce qui leur appartient et ce qui appartient à la fondation est un dernier petit défi pour eux! Un mal pour un bien, puisqu’ensuite ils seront libres de profiter de la soirée. Ils se rendent au sauna avant leurs douches à la fois nécessaires et biens méritées. 😉 Ils se rassemblent ensuite naturellement au salon pour parler de tout et de rien, rigoler encore et encore. La taquinerie a est de la partie depuis le début. Ils ont cumulé une tonne « of inside jokes » qui font maintenant partie de notre jargon quotidien.
L’entrée du repas de ce soir est servie sur la table du salon et les participants y plongent tels des vautours. On dirait qu’ils n’ont pas mangé tout au long de l’expédition. Il faut dire qu’on nous sert du fromage Brie fondant couvert d’une tapenade d’abricots avec des craquelins. Le repas principal et le dessert sont tout aussi délicieux. Les participants se rendent ensuite au lac pour y admirer le coucher de soleil. Ils sont tissés serrés, inséparables.
La fin approche et je crois qu’ils commencent à le réaliser. Ils profitent au maximum de tous les petits moments qu’il leur reste ensemble. C’est beau et touchant de voir tout le chemin qu’ils ont parcouru ensemble jusqu’ici. Les bourgeons se sont ouverts pour laisser place aux plus belles fleurs.
C’est ici que je vous laisse pour ce soir, à demain!
Laurence Yelle, photographe-blogueuse pour la fondation Sur la pointe des pieds