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Expéditions

Auteur

Jean-Charles Fortin

kayak

Bon nombre de chalets bordant la Baie Georgienne sont équipés d’éoliennes. On comprend maintenant pourquoi. Les vents soufflent sans cesse depuis 2 jours et nous forcent à reconsidérer nos plans. Les jeunes seront-ils en mesure de pagayer la distance prévue? Trouveront-ils l’énergie nécessaire pour surmonter le défi qui s’offre à eux? L’équipe se réunit.

On s’en remet à la mission de la Fondation. On se remémore que ce sont des combattants qui en ont vu d’autres. On se rappelle que l’on souhaite que ces jeunes vivent un défi, qu’ils se dépassent, qu’ils gagnent en fierté, en confiance en soi, qu’ils développent un sentiment d’accomplissement à travers l’expédition. La décision est unanime : nous mettons à l’eau et complèterons le trajet tel que prévu.

Une fois de plus, nous affrontons les vagues. Nous nous permettrons néanmoins de profiter d’une baie orientée est-ouest pour rassembler les bateaux, monter une voile et nous laisser dériver au gré d’Éole pendant quelques minutes. Ce laisser-aller sera toutefois de courte durée. Des vents encore plus forts nous attendaient de l’autre côté la pointe Burrit. Je ne pense pas exagérer en affirmant que les protéines contenues dans les œufs et le bacon du déjeuner ont toutes été brûlées.

Nos efforts seront entre autres récompensés par une excellente crème glacée dégustée à la marina de Dillon, un hameau d’une dizaine de maisons qui s’avère le seul établissement humain que nous verrons de notre voyage. Nous y faisons une pause bien méritée avant de revenir sur la pointe nord de l’île de Franklin, une pointe que l’on pourrait facilement nommer « pointe aux (excellents) bleuets », n’en déplaise aux saguenéens et aux jeannois.

Hormis le vent, nous sommes vraiment choyés côté météo. Et là encore, ce sont ces bourrasques qui nous empêchent littéralement de cuire car le soleil est omniprésent. Des cirrus se sont toutefois pointés en cours de journée et le vent semble tourner. On peut donc s’attendre à une bonne ondée de pluie d’ici à vendredi.

Entre temps, une lune presque pleine jette un éclairage blafard sur notre campement, le ciel s’étant vidé de tous ses nuages. D’abord installés sur une pointe rocheuse, les jeunes se sont par la suite réfugiés des moustiques dans la tente-cuisine. En retrait, je les écoute. Leurs éclats de rire sont rafraichissants. Leur bonheur est contagieux. Même les huards semblent rigoler avec eux…

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