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Aujourd’hui, on s’est levés un peu plus tard que les autres jours. Cette fois-ci il faisait clair, le soleil caressait les montagnes de l’autre bord de la rivière. C’était particulièrement beau et le ciel semblait nous promettre une belle journée. Les participants étaient spécialement heureux du réveil un peu plus tardif, la clarté et l’odeur du bacon qui cuisait tranquillement – que nous traînerons tout au long de la journée au grand plaisir des chiens – étaient de bons motivateurs. Le déjeuner était digne d’un festin du Jour de l’An et l’ambiance était tout aussi festive.
L’attelage des équipes et la conduite du traineau étaient, aujourd’hui,d’une seconde nature pour les participants. Je suis persuadée qu’ils n’oublieront jamais avec quelle précaution et douceur il faut plier les pattes des chiens en leur installant le harnais, ni avec quelle vigueur il faut appuyer sur le frein lorsque l’on se retrouve sur un sentier glacé, ni, encore, dans quelle direction mettre son poids dans les virages. Je suis convaincue que les anglophones auront ajouté de façon définitive à leur vocabulaire français, les mots: «Attention», «en avant», «doucement» et «bon chien». Enfin, c’était particulièrement satisfaisant de voir la rapidité et l’habilité avec laquelle les participants ont maitrisé toutes les facettes de l’activité.
Ce fut une journée de 23 kilomètres qui ne fut quand même pas de tout repos pour tous. La neige était parfois très meuble et un peu collante, ce qui réduisait la glisse du traîneau. À certains moments, les participants devaient eux-mêmes marcher dans cette neige particulièrement molle pour aider leur attelage.
Nous nous sommes arrêtés au sommet d’un point de vue pour le dîner. De là, on pouvait voir une partie importante de l’ancien cratère formant maintenant la chaine de montagnes de Charlevoix qu’on avait sillonné au cours des derniers jours; le mont du Dôme, des Morios, des Érables, de la Noyée – j’en oublie plusieurs car c’était une vue sur un impressionnant chapelet de montagnes! Après le dîner, il nous restait 3 ou 4 kilomètres à parcourir avant la fin du sentier dont une immense montée de 13% de plus d’un kilomètre de long. Bref, on peut dire qu’on reviendra certainement plus en forme de cette expédition!
C’était la fin du sentier et le début des adieux. Ça commence avec les chiens qu’on quitte avec le cœur gros. Ces chiens là qui donnaient et redemandaient de l’amour comme s’il n’y avait pas de lendemain, ces chiens qui ont donné leur 110% pour nous permettre de parcourir l’immense territoire de Charlevoix, dans les côtes, la neige poudreuse et le vent, du matin au soir et toujours avec la même volonté de vouloir courir encore plus;une énergie venant d’un puits sans fond. Bref, on les a aimé ces chiens là. Et puis, c’est à la fin du sentier qu’on a également quitté certains de nos guides de traîneau à chiens, Jos et Ben, qui nous ont permis de réaliser cette expédition de si grande envergure.
Heureusement, la fin du sentier ça signifiait aussi que la douche approchait. Ce fut propre, les joues rouges et le bonheur au cœur qu’on s’attabla autour d’une table où tout le monde avait une place sur une chaise – plus question de s’asseoir sur une glacière !- pour partager ensemble un dernier délicieux souper. La soirée est belle, on célèbre la fin de l’expédition et les nouveaux liens qu’on a créés. Allez! Bonne soirée et à demain!
Isabelle Robinson, blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds.