Tombent les feuilles, Tombent les cils, Tombent les barrières. Atterrir dans son corps, Atterrir dans la nature, Atterrir dans l’aventure.
Le saviez-vous?
Pour nos grands évadés, on offre un séjour intemporel et, ce week-end, ils sont franchement reconnaissants. Pas de montre, pas de téléphone; c’est-pas-la-bonne-heure-Sul ‘poêle-essaye-même-pas. Le buzz de décrocher des aiguilles, comme une injection de lenteur; se coucher à je-ne-sais-pas-quelle-heure, se lever quand il fait clair.
Combien d’heures ai-je dormi? Est-ce que c’est l’heure de prendre mon médicament?
L’équipe de Sur la pointe des pieds s’en charge, inquiétez-vous pas vous êtes entre bonnes mains. Pour le temps d’une expé, crions plutôt : On s’en fout de l’heure du jour ou de la nuit, on est là, on est vivant, on vibre! Demandez-vous plutôt : J’ai-tu encore faim? Est-ce que je me sens bien?
Ainsi portés, les libérés se connectent volontiers de plus en plus sur leur canal bien-être. Ici, on prend soin de son physique, de son mental, de son spirituel et de son émotionnel, comme nous enseigne la roue de médecine des Premières Nations. On jette l’heure dans le feu et, ensemble, on prend le temps.
Comme une autre langue
Les conversations vont de bon train aujourd’hui, comme les pagaies dans l’eau; le tout dans le vent, on s’achèche les dents. Campée entre mes oreilles non initiées, au fil des échanges comme au fil de l’eau, j’oscille entre mi-curieuse, mi-vertigineuse, entre familier et carrément égarée.
« C’est quoi ton film ou ta série préférés? »
« As-tu déjà vu un tel ou une telle en show? »
Le tout est entrecoupé d’un dialogue dans une langue qui m’est étrangère; chaque mot est chargé d’expérience et sonne comme mi-scientifique-mi-ésotérique. Ici et là entre deux autres histoires communes, le plus naturellement du monde, les participants et participantes élargissent sans le savoir les limites de mon ordinaire. Ça parle de craniotomie, de pleurésie, de myocarde, de demi-perruque (ça existe!), de cryothérapie, de port-à-cath (comprendre cathéter, rien avoir avec ton portefeuille ni Catherine de la fondation), de « petite » comme de « grosse » chimio, de ronde aussi, de Décadrons, de Taxol, de A-C, de mercaptopurine comme de méthotrexate…
« Euh… Et toi, écoutes-tu beaucoup de musique Indie? … Est-ce qu’on dit Bon Iver (accent franco) ou Bon Iver (accent anglo)? » (…)
La journée en quelques clins d’œil
On a :
- Fait presque 8 KM de rabaska malgré les caprices d’Éole;
- Siesté sur une plage de sable au soleil;
- Chanté vraiment fort la toune Bohemian Rapsodie (5 étoiles pour la performance mémorable d’Anne-Sophie) et un hymne doux autour du feu;
- Été impressionnée par le sang froid de « Swimdy » (petit nom pour Cindy mi-femme, mi-sirène et mi-rameuse-de-course) et Gabriel-le-norvégien qui ont sauté la falaise pour une baignade des plus (!) rafraîchissante sur l’heure du lunch;
- S’est délecté de bonnes soupes chaudes, de burgers sur le feux de bois et de S’mores avec une sauce au chocolat « inventée » par nos chers 3 Mousquetons (un trio de logisticiens bien accrocheur!).
En bref : Niveau de fun aujourd’hui? La majorité votent 13 sur 10. Une participante pousse même la limite de chiffres, elle tranche: « c’est innombrable, astronomique! ».
Sous le reflet de la lune
Enfin, pour vous accompagner dans vos beaux rêves, j’aimerais vous infuser de l’autodérision impressionnante de « Maude-moi-aussi », de la vigueur et la motivation de Maude (la grande), de l’énergie explosive et le « swag » d’Érika, du sourire contagieux de Mady, de la générosité de Gab et de la capacité d’adaptation renversante de Stéphanie!
Bonne nuit! À demain!
Marie-Hélène Beaudry
Blogueuse-photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds