(Chanter) Lundi matin, le Roi, sa femme et le petit prince, sont venu chez moi, pour me serrer la pince, mais comme je n’étais pas là, le petit prince a dit : « puisque c’est comme ça nous …irons faire du VÉLO!»
Après avoir démonté le campement comme des ‘’kings et des queens’’ du plein air, la Véloroute des Grandes Rivières en partance d’Albanel vers Girardville nous accueille sous des allures météorologiques de Riviera Maya. IL FAIT CHAUD, vraiment chaud, environ 40 à l’ombre. Même les épinettes boréales suent.
C’est sans grande tristesse qu’une première averse orageuse nous taquine avant même le départ. Rien pour démotiver notre téméraire troupe de troubadours à deux roues. C’est ensemble, entre confiance et fébrilité, qu’ils s’attaquent aux 30 km pistes qui se dérouleront au fil des coups de pédales comme un tapis rouge sillonnant le Royaume du Paradis du bleuet.
Et des bleuets, on va s’en mettre plein la bouche. « C’est meilleur que des bonbons », selon Loryanne, « ça nous donne des ‘’boosts’’ d’énergie». La pomme n’est pas tombée loin de l’arbre puisque Stéphane, son père, mi-homme, mi-ours, a de la misère à faire 1 km de vélo sans arrêter de se bourrer la fraise de bleuets! Je les comprends tellement, je fais pareil.
Donc, il fait chaud. « As-tu mis de la crème solaire? – bois de l’eau ! – une tite collation? », la sainte-trinité de l’anti-coup de chaleur. Tout au long du parcours, nos deux bénévoles de l’équipe médicale s’assureront religieusement de notre bien-être dans l’adversité caniculaire du nord. Tout le monde rêve d’une saucette bien fraîche, recherche la brise, se réfugie à l’ombre. On entend le bruit de la garnotte sous nos roues, on sent nos chandails se gorger de sueur et on délire sur l’idée du bien-être ressenti dans la climatisation d’un dépanneur.
À mi-parcours, avant de gagner notre festin de sandwich, babybel et bébé carottes, Marie-Michèle invite les familles à relever un défi : découvrir le paysage de la 9e Chute à l’aveugle. Le concept est simple : par bulle-famille, choisissez un guide qui sera le seul voyant, il orientera les pas de toute la cellule aux yeux fermés jusqu’au point de vue. Rendu là-bas, le guide aura aussi la mission de décrire le paysage, afin que tout le monde se fasse une image mentale bien personnelle avant que les yeux ne s’en mêlent. Pas mal! Un beau moment de proximité, de partage et de confiance en famille.
L’après-midi nous réservera pas mal de défis. On se pousse, on s’aide en famille et entre famille; il y a des côtes. C’est technique, parfois sablonneux, une vraie épreuve pour les néophytes sans laisser les plus expérimentés sur leur faim. Qu’on pratique nos manœuvres de vélo, notre cardio ou notre patience, les trois sont tout aussi valables. Globalement, le moral reste très bon. Toute l’équipe est impressionnée par la détermination de chacun. Disons que ce n’est pas tous les jours qu’on a l’impression de faire du vélo dans un four! Dire qu’il ne manquait que quelques ingrédients et ont avait de belles tartes aux bleuets!
Arrivé au campement, après un après-midi de tonnerre intermittent, de ciel gris, mais sans pluie, rodé de la veille, on réussit presque tout juste à monter nos tentes avant le déluge. Le grand relâchement se fait ressentir de Mère Nature jusqu’aux participants; les nuages gorgés au fil de la journée se vident comme le trop plein d’émotions de certains. Il pleut dans le ciel et sur des joues. « Et si je pleure dans la pluie, tu n’y verras que du feu », disait le chanteur populaire. ET assumons-le, ça fait du bien!
C’était tout un défi aujourd’hui : « dépassement de soi : Check! » lance Laura en cochant une case imaginaire dans les airs. Le soleil ressort en peu de temps, en synchronicité avec les sourires et le sentiment de fierté du défi relevé.
À la douche. C’est ROYALEMENT mérité.
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De Légaré à « Égaré »
Parce qu’il faut le mentionner … On a symboliquement condamné le ‘’L’’ de Légaré, nom de la compagnie de location de camion imprimé en gros sur la porte coulissante. On a juste gardé « Égaré ».
Oui, Laura est encore passée tout droit. Le gag se raffine au fil de la journée : « Pour le retour, la van blanche c’est 10 minutes, la van noire c’est 15 », lancera le plus coquin des papas; c’est de bon cœur qu’on se taquine.
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Comme une forteresse entourée d’une fosse pleine de crocodiles, notre campement est peuplé de véritables loups blancs arctiques. Leur hurlement nous bercera jusqu’au petit matin. AAAAAOUUUU, bonne nuit les amis.
Votre Blogueuse-photographe,
Marie-Hélène Beaudry
P.S. : Rubrique « Couchons-nous moins niaiseux ce soir » : dans le monde du cyclisme, « La petite reine » fait référence au vélo en tant que tel. L’expression métaphorique serait entre autres en l’honneur d’une reine néerlandaise de 10 ans qui aimait se balader en bicyclette!