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C’est avec un brin d’excitation et un peu d’anticipation que nous avons débuté la journée. Il neigeait doucement encore ce matin. On commençait à douter de la faisabilité d’une aussi grosse journée avec une chute aussi importante de neige.
La veille, André nous avait parlé de la passe du coyote, le bout le plus technique de toute l’expédition, nous mettant engarde des particularités d’une si grosse journée. Il fallait être bien préparés; reposés, bien au sec et prêts à toute éventualité.
De grosses descentes, de toutes aussi grosses montées et le tout dans des sentiers particulièrement sinueux. C’était un bout particulièrement difficile pour les chiens qui évoluaient dans de l’épaisse neige poudreuse ainsi que pour les participants qui devaient marcher derrière les traineaux, et parfois même pousser pour les aider.
Cette passe technique n’était essentiellement que les 5 premiers kilomètres d’une journée de 32 km. Toutefois, ce fut moins difficile qu’appréhendé, tout s’est plutôt bien passé. Bon, peut-être qu’on avait le souffle un peu court en haut des montées, mais ça en valait bien les vues immanquables sur les montagnes du parc des Hautes-Gorges.
On s’est arrêtés dans une forêt de sapins lourdement chargés de neige pour le dîner. Nous avons fait un feu et profité de la beauté du paysage en dinant tranquillement à travers le joyeux chaos des chiens qui, au bout de quelques minutes de pause, ne voulaient que reprendre la course!
L’aventure, pour qu’elle en soit une, doit permettre un certain dépassement de soi à un moment au cours de l’expédition. Pour certains c’est au niveau du confort, pour d’autres c’est l’inconnu et pour beaucoup d’entre nous, aujourd’hui, ce fut un dépassement physique. C’est toutefois le sourire aux lèvres que les participants sont arrivés au refuge du Geai Bleu qui a été érigé sur un cap avec une vue étonnante sur le rivière Malbaie.
C’est le dernier soir de l’expédition. Demain à la même heure, nous serons propres et au chaud dans une auberge, de retour dans la civilisation. On essaie donc de profiter des derniers moments dans le petit cocon du groupe qu’on s’est créé. Le souper fut extraordinairement goûteux, avec un petit extra «fumé» car il avait été cuit sur le feu de bois.
Après s’être régalés, c’est une gang de jeunes particulièrement motivés qui se sont rhabillés pour aller faire un dernier cercle de partage autour du feu. C’était un beau partage, qui, une fois de plus, nous confirme que la nature est une sacrée bonne médecine, ça et les belles amitiés! Merci pour la journée!!
Isabelle Robinson, blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds.