Date

Catégories

Expéditions

Auteur

Louis-Étienne Prévost

Grosse journée au programme : 18 kilomètres agrémentés de deux rapides, trois portages et une portelle (un portage collectif sur une courte distance), de même que quelques sections d’eau-vive.

Après le démontage du campement, un déjeuner qui fait plusieurs heureux (des burritos déjeuner) et le chargement des canots, Amy nous explique les défis qui nous attendent aujourd’hui. Plusieurs des participants ne le réalisent pas vraiment parce qu’ils n’ont pas d’expérience en la matière, mais ils vont avoir travaillé très dur d’ici la fin de la journée. C’est tout un défi qui nous attend.

Les participants ont pris de l’expérience et ça parait lorsqu’on arrive au premier rapide. Comme des vieux pros, les plupart des équipages discutent entre eux de leur lecture du rapide. Il en reste un ou deux équipages qui font valider leur lecture par les guides et les plus expérimentés de l’équipe d’encadrement. Le passage du rapide se fait sans problème ou presque. Il y en a qui finissent de reculons mais pas de grande frayeur.

Après les portages s’enchainent entrecoupés de section d’eau calme et d’eau vives.

Et aujourd’hui, le miracle se produit; non pas sur l’eau mais dans les sections de portages et pour la portelle.  Pour la première fois, ce groupe de personnes qui ne se connaissaient pas il y a huit jours, travaille en équipe, et oui comme une vraie équipe. Chacun y va avec ses forces et ses limitations, mais chacun contribue. Pensez-y : on doit décharger les canots de tous les barils et le matériel dans un endroit restreint, parcourir l’équivalent d’un sentier de randonnée et porter tout ce matériel et les canots parmi les roches et les racines, entre les arbres, en suivant les irrégularités du terrain. Et rendu au bout du portage on recharge le tout dans les canots.

Maintenant répétez ces manœuvres trois fois dans la journée avec en prime, les maringouins, les mouches noires et les taons qui vous harcèlent.

Tout un défi, mais le groupe a maintenu son rythme toute la journée. Un très grand succès pour le groupe. Ils ont de quoi être fiers de ce qu’ils ont fait!

De plus un autre défi était présent aujourd’hui, celui de la technique de la portelle. Pour s’éviter un autre long portage, les canots ont été transportés avec tout ce qui se trouve dedans au-dessus d’une barre rocheuse et déposé de l’autre côté par des groupes de six à huit personnes qui devaient bien se coordonner pour éviter les blessures ou les chutes. Encore un fois une réussite pour le groupe.

Et, en toute fin de parcours mauvaise surprise : le site de camping que nous devions utilisé a été « vandalisé » par un castor qui a fait tombé un très gros arbre à travers le site. On doit donc se taper quelques kilomètres non anticipés pour atteindre un autre site qui, bien qu’il soit magnifique, pose quelques difficultés de logistique parce qu’il se situe en haut d’un sentier rocheux. La vue est superbe, par contre c’est moins évident de trouver un bout de terrain plat pour monter la tente. Il a même fallu couper un arbre à moitié déraciné et en faire tomber un autre qui aurait pu s’abattre sur une tente.

Plusieurs se baignent juste avant le souper qui, compte tenu de la journée chargée, a été pris après 2000. Cela fait le plus grand bien de se débarrasser d’une couche de sueur.

Au moment où j’écris ces dernières lignes (2230), tout le monde est dans sa tente et les conversations s’éteignent rapidement. Aussitôt que la liaison satellitaire sera terminée, je me brosse les dents et je me mets aussi en position horizontale.

 

Louis-Étienne Prévost

Blogueur et photographe bénévole pour la fondation Sur la pointe des pieds