Lorsque les vents contraires, la pluie et la fatigue accumulée se conjuguent au présent imparfait, il faut savoir prendre le recul nécessaire, aussi connu sous le nom de congé. Ce que nous fîmes aujourd’hui.
Dans les circonstances, nous avons pris la décision de laisser dormir les jeunes, question de les laisser se remettre de leur grosse journée d’hier de même que des moustiques qui leur ont piqué quelques minutes de sommeil ça et là. Qu’à cela ne tienne, Charles-Henri et Émile se sont tout de même pointés à la cuisine dès 8h00; Francis et David viendront les rejoindre quelques minutes plus tard. Les autres sortiront du lit – d’accord, s’arracheront de leur matelas de sol… – à 11h00, c’est-à-dire lorsque nous sommes allés les réveiller…
Nous débutons la journée par un brunch musical animé par Catherine à l’ukulélé et par presque tout le monde à la voix. Beatles, Joe Dassin, Bernard Adamus et bien d’autres feront vibrer les murs de notre abri-cuisine. Marie-Joel anime par la suite l’une de nos activités liées à notre programme d’intervention. Il s’agit de nommer une force que l’expédition a permis de révéler : « Je ne pensais pas que j’étais capable de pagayer autant que ça. », « Habituellement, je suis très désorganisé et là je suis organisé », « Je ne pensais pas qu’on serait devenus amis aussi vite », « Je ne pensais pas pouvoir communiquer en anglais », « Je ne pensais pas que je serais capable de tolérer les moustiques et la vie en plein air », « Je ne pensais pas que je pouvais être aussi patient et tolérant que ça », De fait, l’un des objectifs de notre programme est de faire prendre conscience aux jeunes de forces qu’ils ont en eux mais dont ils ne sont pas encore conscients. Objectif atteint, on dirait bien…
Les nuages de pluie nous ayant quitté, s’ensuit une séance de yoga sur la plage avec notre yogi et parfois médecin Caroline (en fait, nous on aime bien que notre médecin n’aie pas à travailler en tant que médecin pendant l’expé…). Notre studio de yoga est des plus inspirants, avec le brouillard du large et le son des vagues comme bruit de fonds. Marc-André L nous convie par la suite à une randonnée sur la plage au cours de laquelle il nous fait découvrir toute une gamme de trésors : salade de mer, algues laminaire, gammares, crabes, méduses, ancre et plat de margarine Fleischman (ce qui est tout à fait normal selon moi car si on se rappelle les publicités télévisées du milieu des années ’80, on pouvait y voir Yves Corbeil affirmer qu’il mange de la margarine Fleischman lorsqu’il fait des activités de plein air).
Nous profiterons de cette randonnée sur la grève pour tenir une activité de méditation. Les jeunes sont appelés à se séparer, à choisir un endroit inspirant puis à s’asseoir en silence et à faire le vide, regard vers l’horizon ou yeux fermés. Un beau moment de ressourcement… Le reste de l’après-midi sera davantage ludique. Certains jeunes joueront au loup-garou, d’autres écriront dans le journal de bord collectif, tandis que Jeff, Allegra et Ali tentent le kayak en solo, supervisés par notre guide Sébastien, maître pagayeur et l’un des très rares kayakistes du Québec à détenir son brevet niveau 4.
En soirée, on invite les jeunes autour du feu sur la plage. Ils ont pour mission composer une chanson. Je vous laisse sur le premier extrait
So give me a kayak
And let me go
I’m here to explore
And to go with the flow
I’ve made new friends
And memories too
The waves they are calling
To me and you