AAHOUUuuuuuuUUUuuu!!! Non ce ne semble pas être le coq qui nous réveille en ce beau matin, mais plutôt une meute au grand complet qui hurle à tout rompre pour nous montrer qu’on est loin de chez nous. Mais ça va, on trouve juste ça cocasse. Dans le chalet des gars, ça lambine pas mal je trouve. Chacun voudrait rester dans son sleeping pour éviter le moment fatidique de sortir dehors affronter l’hiver blanc et ses fraîcheurs. Du côté des filles, ça s’active, on en entend déjà qui traversent vers le refuge qui nous sert de salle à manger. Jeff et moi-même aidont les gars à compacter leurs bagages, car le stock doit être prêt à partir sur les motoneiges. On a tellement de bagages qu’on ne pourrait pas vraiment se passer des motoneiges. En plus, ils assurent la sécurité. C’est plaisant de voir tout le monde autour de la table avec leur chocolat chaud. L’équipe commence à prendre le « beat » de l’expédition. Faut dire qu’on partage tous la même réalité. On est tous loin des nôtres, loin de notre confort, on est tous confronté au même froid, aux mêmes adaptations ou à peu près. On est tous soumis aux défis que nous offre la nature et l’aventure. Quant aux jeunes, ils sont lié par ces batailles qu’ils ont tous livré contre la maladie et ont la proximité des gens qui se comprennent et se respectent. Un lien fort nous unit déjà.
Le bacon étant déjà finit dans nos assiettes, on s’active les jambons un peu si on veut respecter l’horaire établit. Car c’est aussi ça une expédition, on a un horaire à suivre si on veut arriver avec la lumière du soleil. Il faut prévoir les repas, l’empaquetage des bagages, prendre soin des chiens, leur mettre leur harnais puis les attacher soigneusement aux traîneaux, s’habiller convenablement et veiller à ce que tous et chacun soit correct, gérer ses propres effets personnels et s’assurer de ne pas avoir ni trop chaud, ni trop froid…Bref, une expédition, c’est un gros casse-tête, mais entre vous et moi, c’est un cassage de caillou qui en vaut la chandelle.
La journée débute sur une note du tonnerre. Les chiens sont en forme et ils en ont dedans. On est sur un lac, alors on pourra les laisser courir à leur guise et leur faire brûler toute l’énergie qu’ils veulent. Parce qu’on pense à tort qu’il n’aime peut être pas tirer toute ces charges, mais détrompez-vous, c’est des machines qui, une fois arrêter, en redemande encore et encore. Pour nous, ça fait notre bonheur, car la vitesse de croisière est très bonne. Les sentiers en forêt, entre les lacs, sont un peu plus techniques, mais on s’assure d’y aller tranquillement. Les traîneaux accrochent parfois les arbres, mais nous n’allons pas vite et les petits chocs sont encaissés par un « bumper » de plastique fait pour ça. Les jeunes s’amusent et conduisent les traîneaux comme des pros. Il y a Karolane qui rie sans arrêt et Simon son co-équipier, qui semble avoir l’aventure de graver dans le cœur. Il n’a peur de rien lui et il a tellement chaud qu’il faut le surveiller pour ne pas qu’il enlève sa tuque. Karolane nous a promis de nous chanter quelque chose. On attend avec impatience. Mélanie est avec le séduisant Mathieu. Ils font la pair ces deux là. Je ne sais pas si c’est parce que les deux viennent des maritimes, mais ils s’entendent très bien. Mathieu m’a tout l’air d’être un gentleman parce qu’il veille aux bons soins de sa co-équipière. Mélanie est vraiment attentionné avec les chiens. Elle est adorable. Courtney est en ma compagnie, elle est formidable. Elle a du cœur au ventre et une combativité hors norme. Discuter avec elle et partager nos péripéties de chien de traîneaux fut un plaisir dont je vais me souvenir des années durant. C’est une passionné de la vie et défend ses valeurs avec conviction. Scott quant à lui est avec Nicolas, le médecin de l’équipe. Nicolas est jovial et sans malice. Il nous fait rire et en profites pour pratiquer son français. Il est très bon je vous assure. Puis, il y a Danika et Mickaël. Les deux essaient tant bien que mal de se faire la jasette dans les deux langues. Mickaël fait des virages superbes avec son traîneau. C’est toute qu’un pilote. Danika, elle, nous parle beaucoup de sa famille et l’importance de celle-ci dans sa vie. Elle est très rieuse. Bien sur, il y a tout le reste de l’équipe qui se partage les autres traîneaux. Héléna a décidé de porter ses petites pomettes rouges. Son rire et son charisme charme tout le groupe. Jeff est le clown de l’équipe, mais il sait faire son homme sérieux en temps opportun. Il veille avec soin sur chacun des jeunes. J’aurais bien la chance de vous en raconter un peu plus sur l’équipe plus tard dans notre aventure.
Après une journée de dure labeur à négocier maintes courbes et virages de toute sortes et après avoir traversé je ne sais combien de lacs plus fantastique les uns que les autres, on arrive enfin à notre campement. Surprise, il n’y a ici ni refuge, ni chalet, mais bel et bien des tentes arctique. Ce sera donc l’épreuve ultime pour nos compagnons. Même si les tentes sont chauffé pour couper l’humidité, le défi n’en est pas moins important, car la température chute en bas de – 15 degré celsius. Le courage et l’endurance sera de mise. Après avoir placé nos bagages et nos lits de fortune, on s’agglutine autour d’un bon vieux feu de camp où l’on se permet de rêver à notre journée (et bien sur, à un bon bain chaud, mais ça, on y a pas droit). Puis, la nuit s’endort tout comme nous d’ailleurs. On ferme la lumière et on entre dans notre énorme sac de couchage. La tuque calé sur la tête, on est fin prêt à aller retrouver Morphée. Elle saura nous border dans ce froid canadien. Bonne nuit mes chers équipiers, vous êtes admirables. Sans broncher et sans nervosité, les yeux se ferment et les ronflements prennent d’assaut la nuit.