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Gabrielle Desbiens

Quelle douce et chaude nuit dans notre village de tentes. Ce matin, le quatrième, c’est encore le ukulélé de Catherine qui réveille les participant.e.s. La première consigne est de démonter la tente avant le petit déjeuner, parce qu’on annonce de la pluie. De la pluie toute la journée. Ça promet du défi. Ainsi, tous et toutes s’activent pour démonter les tentes.

Le ciel est gris, mais encore neutre pour l’instant. L’équipe assignée à la bouffe (Mélanie et Vincent) nous concocte un petit déjeuner digne du Snack bar chez Léon (oui! ça a démarré une toune…) : œufs, saucisses, patates, beans végés, avocats, fromages et fruits. Qui dit mieux? En tout cas, tout le monde se régale sur le bord du feu.

Les choses se passent. Le pouvoir de l’aventure opère :

La jasette facile
Le rire volatile
On est bien
Loin

Le nous prend tout son sens
La collaboration se naturalise
Les anecdotes grésillent
Le cœur prend ses marques

En soi, ensemble

Ça n’empêche pas la pluie de nous tomber dessus. Littéralement. Comme chez vous la veille, les participant.e.s subissent la phrase célèbre de Marie-Michelle : « … Si y’a une certitude dans la vie, c’est que s’il mouille, on est mouillé.e.s… ». J’ai rarement vu une vérité plus vraie.

Heureusement, les tentes et les barils personnels étaient déjà tous emballés et placés dans les canots. C’est sous une pluie torrentielle que se déroule la réunion du plan de la journée. Les participant.e.s apprennent qu’ils et elles auront à naviguer environ 6 km en ligne droite, mais un peu plus en longeant les berges pour nous abriter en cas de pluie ou de vent trop intenses. Notre guide Hyppo nous apprend que : « … en canot, on avance environ à 3 km/heure. Mais ça va sûrement nous prendre plus que deux heures… ».

Le moral est toujours bon et on termine de démonter le campement par la cuisine et les toilettes. Tous les canots sont prêts, les humain.e.s aussi, et c’est un départ sur le réservoir, sous la pluie. Les paires de navigation se forment, les plus enthousiastes se retrouvent vite sur l’eau, pluie pas pluie : Vincent, Annie et Quentin (le canot à trois), Mylène et Marie-Ève, Caroline et Anne-Sophie.

L’ambiance est bonne. Ça jase, tous les membres de l’équipage se racontent. Pis là, il y a un merveilleux chaos auditif qui s’entame : un medley de tounes de Disney (ben oui, tous et toutes sont pile-poil cette génération-là de Disney kids), des classiques de karaoké (Queen, Bryan Adams, Grease…). Mention spéciale à Jimmy qui les connaît toutes. C’est pas lui qui chante le plus fort, mais il les entonne avec un sérieux et un plaisir qu’on devine évidents.

Le fun est présent et l’équipe suggère une pause pour le dîner. Les participant.e.s contribuent à organiser le campement, tout le monde aide nos guides à opérer. On observe déjà une aisance dans l’organisation, une volonté naturelle et sincère d’épauler et de réaliser des tâches qui contribuent au confort de la communauté. Moment highlight qui sera souligné au debrief de la soirée : notre gardienne du bonheur a lancé une activité de réchauffement actif qui a eu un énorme succès et qui s’est conclue avec Judith qui nous a guidés sur la note juste de Ça fait rire les oiseaux, de la Compagnie créole. Notre répertoire est infini!

Puis y’a les voix qui s’accordent de plus en plus, les gestes qui s’alignent, comme le crescendo d’une communauté qui se tisse de plus en plus serrée.

Depuis ces quelques jours ensemble, j’ai vu les participant.e.s faire des gestes d’une gentillesse sincère : Mélanie qui explique le fonctionnement du campement à une retardataire, Annie qui retient subtilement le dossier de la chaise d’une collègue qui s’y assoit. Tout est naturel et simple.

Je vous laisse sur une image pour partager la fin de la journée. Toustes assis.e.s au camping, autour du feu, en soupant, sur l’horizon se trace une ligne ensoleillée qui illumine la forêt. Mais juste une mince ligne. Jaune, orange, elle éclaire la forêt comme elle réchauffe nos cœurs et remplit nos yeux de beauté sauvage. Un doux présage pour demain. Cheers!

Gabrielle