
En ce troisième jour de notre grand périple, c’est aujourd’hui que commence le voyage en canot. Les guides nous dévoilent l’itinéraire au compte-gouttes. Un peu chaque jour, pour nous laisser vivre le moment présent, sans anticiper, sans planifier, juste être de plus en plus ici et maintenant.
Les matins commencent par des airs et des mélodies hétéroclites. Un peu plus tard, une facilitatrice appelle « everybody » et le groupe entame une performance de feu, chantée et dansée, sur Everybody des Backstreet Boys. Puis, c’est Catherine qui commence une phrase avec « … when I was young … » et le débat qui s’ensuit avec Tobiasz à savoir si c’est la tune de Céline ou des Tramps… Bref, il y a en effet beaucoup de spectaculaire dans ce groupe d’humain.e.s fantastiques. On ne s’ennuie pas : chaque mot devient un hymne au bonheur d’être ici, dans la nature, entre eux et elles.
Petit bonheur du jour : Caroline, en mode all you can nut, qui profite du Nutella en masse. Parce que son chum est allergique aux noix et qu’elle ne peut plus en manger à la maison. Alors pendant l’expé, elle se gâte.
Avant de se lancer sur l’eau, les participant.e.s sont accompagné.e.s dans l’élagage de leurs bagages. Ouste l’ennemi numéro un des expéditions, a.k.a. le coton ! Il faut éliminer le surplus, mais ne pas négliger les sous-couches, les souliers pour l’eau, le kit de jour, le kit de soir… La complexité de la gestion des vêtements secs/mouillés est primordiale pour un confort optimal dans ce genre d’expédition.
Malgré le check-up de Marie-Michelle et Catherine, certain.e.s participant.e.s nous réservent quand même des bagages surprises, notamment Tobiasz avec son pyjama onesie ligné (oui, les pyjamas une pièce se font aussi pour adultes), qui a fait dire à Marie-Michelle : « … I don’t think you showed me that on your packing check-up… ». Et Tobiasz de répondre : « … noooo! And I’ve got other stuff you’ll soon discover! » On a bien rigolé, mais on a surtout hâte de voir ses autres kits.
Après avoir mis les bagages certifiés dans leurs barils respectifs, les participant.e.s sont amené.e.s en navette vers le point de départ en canot, la Réserve faunique de La Vérendrye. Ils et elles ont droit aux consignes de sécurité, à la présentation de l’itinéraire du jour, un rappel sur les manœuvres et sur la manière de placer tout le matériel dans les canots.
Les participant.e.s doivent affronter un bon vent de face ainsi qu’un peu de houle. Ils et elles pagaient aujourd’hui un peu moins de deux kilomètres vers un campement sauvage sur une petite île. La navigation s’est faite vite, avec plaisir, confiance et quand même facilement. Des machines.
L’arrivée au campement est l’occasion pour Catherine de partager un rituel : celui de remercier Terre mère. Une manière de célébrer la richesse de la nature et notre union avec elle, comme quoi nous n’en sommes pas extérieur.e.s, mais intrinsèquement lié.e.s. Le groupe a accepté d’en faire son rituel d’arrivée au camp.
Sur place, nos guides de Désir de découvrir ont réparti les tâches pour les participant.e.s : cuisiner les repas, faire la vaisselle, construire les latrines, gérer l’eau. Des tâches qui seront réattribuées à différentes équipes à chaque campement. Chacune et chacun exécute ses tâches avec brio.
Le temps s’équilibre entre explications techniques, consignes de sécurité et d’hygiène, baignades, partages animés ou informels, découverte de l’autre, son du huard, gestion des moustiques, et un temps qui ne se compte plus, mais qui se vit, tout simplement. Pourtant, il compte, ce temps, car il prend tout son sens et renforce les fils des relations humaines qui se tissent.
Maintenant, je vous laisse, car j’entends le son des voix et des ukulélés (oui, on en a trois avec nous) qui s’élèvent. Je vous dis à demain et, si la tendance se maintient, je prédis que l’équipe de la Fondation devrait, d’ici la fin de l’expédition, assister à un spectacle de fabuleux talents cachés. Je vous fais parvenir des invitations VIP, promis !
Gabrielle