Oui, très grosse journée même! Grosse journée qui a commencé par un retour sur la “petite nuit” que certains ont connu. “Petite nuit” parce que d’une part, nous nous sommes levés à 6h30 une fois de plus, mais aussi, petite nuit car la gestion des matelas de sol, sacs et de couchage et de l’aération des tentes est un art qui s’apprend…bien souvent à la dure! Mario profite donc du déjeuner sur le bord de la rivière pour rappeler à tous et chacun quelques trucs du métier qui feront en sorte que la prochaine nuit sera plus reposante. Il en profite également pour faire un “pep talk” question nous preparer mentalement aux 322 kilomètres que nous avons à parcourir en cette deuxième journée d’expé. (Pardon, erreur de frappe : 32 kilomètres…)
Nous profitons une fois de plus d’une journée ensoleillée mais surtout d’un vent chaud venu du sud-ouest, donc nous poussant dans la bonne direction. Dès les premiers kilomètres, nous devons affronter Cedar Rapids et Long Rapids, deux rapides de classe 1 que nous traversons comme des pros. Tout au long de la descente, nous percevrons des signes de franche bonne humeur : fous rires, batailles d’eau et chansons à répondre viennent tour à tour troubler le silence de la forêt.
Nous nous retrouvons en début d’après-midi devant un obstacle de taille : Sun Rapids, un classe 2 pas vraiment difficile du point de vue technique mais pourvu de vagues qui pourraient facilement remplir nos bateaux. Nous choisissons donc de faire un premier portage. D’une longueur de 450 mètres, celui-ci nous permet de contourner des eaux (trop) vives et de poursuivre notre descente vers Barrel Rapids, un autre classe 2 que nous franchirons cette fois-ci à même nos embarcations. Au passage, une loutre viendra nous laisser savoir que nous ne sommes pas les bienvenus sur son territoire…
Malgré les conditions météo frisant la perfection, la journée est longue… Très longue. Nous ferons donc une pause sous un pont de chemin de fer, de surcroît le seul signe de présence humaine que nous devrions voir pour les 9 jours que dure notre expé.
Nous élirons domicile sur un fort joli promontoire rocheux surplombant le Peterbell Marsh, une tourbière aux eaux chaudes, presque tropicales, ô combien invitantes pour la baignade. La pêche y est presque miraculeuse, les brochets faisant pratiquement la queue pour mordre à nos hameçons; trois dorés bien gras s’ajoutent à eux. Nous aurons également accès aux premières loges d’un coucher de soleil sublime. Seul bémol à cet endroit idyllique : les maringouins!!! Matt, qui guide sur la Missinaibi depuis presque 10 ans, avoue ne pas se rappeler en avoir déjà vu autant. L’une des meilleures solutions pour les fuir : se lancer à l’eau! Il est 22h20 et c’est d’ailleurs ce que je me prépare à faire : aller rejoindre les autres membres du groupe qui se prélassent dans l’eau chaude, fuyant du même coup la chaleur et profitant des dernières lueurs du soleil nordique…