Au moment où je vous écris ces lignes, j’entends le bruit des gouttes de pluie tomber doucement sur les bâches qui nous protègent, le chant des oiseaux dans les arbres, le crépitement du feu qui nous réchauffe, les rires des jeunes entre eux…
Aujourd’hui fut notre première vraie journée d’expédition. J’ai été très touchée, car ce matin, les guides ont demandé l’avis de tout le groupe pour décider de notre itinéraire en fonction du niveau d’énergie et des capacités de chacun. Nous avons convenu d’un plan commun où le bien-être de la majorité a été mis de l’avant. C’était beau de voir la considération pour chacun et de constater que le bien collectif a été priorisé au détriment du bien individuel !
Nous avons commencé par pagayer doucement sur nos rabaskas, sous une fine pluie, avec peu de vent et une météo clémente. Nous avons dîné sur une île déserte, après une partie improvisée où l’on se lançait la balle à travers les arbres. Beaucoup de plaisir au rendez-vous !
La suite de l’après-midi fut plus exigeante, la pluie s’intensifiant peu à peu. À notre arrivée sur une autre île, où nous passerons la nuit, l’équipe logistique nous attendait déjà avec un feu crépitant et réconfortant, de belles bâches nous abritant de la pluie, et nous avons entamé la recherche des meilleurs endroits pour planter nos tentes. Notre souper était composé d’un velouté de carottes, d’un mac and cheese exceptionnel, suivi de brownies cuits sur le feu et d’une sauce fondante au chocolat : le Michelin de la nature, quoi !
Élisabeth et Mya ont pris leur courage à deux mains et se sont baignées dans le lac, malgré la froideur de l’eau ! David a appris quelques pas de salsa, Holly, avec sa sensibilité évidente, s’est intéressée à plusieurs membres du groupe et s’est assurée que chacun se sente naturellement intégré. Morgan, quant à elle, a vaincu sa peur du froid en multipliant les squats au fil de la journée pour se réchauffer !
À travers ce défi que Dame Nature nous proposait aujourd’hui, chacun a fait preuve de bonne humeur et s’est bien adapté à la météo. J’ai l’impression que lorsque la vie nous a déjà montré certains orages, la pluie est perçue bien différemment par la suite.
J’ai été émue par le mélange de profondeur et de légèreté dans les conversations. Autour du feu, j’entendais parler de projets réalisés grâce au programme Make-A-Wish, des effets secondaires désagréables causés par le décadron, mêlés à des discussions sur le prochain pays à visiter ou le programme universitaire envisagé… Comme si un passé lourd et difficile se mêlait à un présent nourrissant et à un avenir rempli de possibilités — malgré les incertitudes de la vie. David nous a même confié qu’il avait eu des discussions intéressantes sur le fait que certaines épreuves difficiles ouvrent, au final, la porte à de belles opportunités… lorsqu’on choisit de les voir ainsi.
Je crois que c’est ce que tout le monde recherche ici : se sentir vivant, vibrant, dans l’instant présent, en sachant à quel point celui-ci est précieux, éphémère, et combien il mérite d’être honoré. On cherche à amener de la normalité, du plaisir, de la douceur, et on peut clairement constater les bienfaits immédiats de la nature à cet égard.
« La nature a le pouvoir de guérir les âmes, et l’aventure de faire sourire les cœurs. »
Sur ces douces notes, à vous à la maison qui vous inquiétez peut-être à cause de la pluie ou du froid pour vos enfants : sachez qu’ici, la chaleur humaine, les rires et la solidarité sont bien présents. Nous sommes remplis de gratitude pour cette magnifique journée !
Amélie-Ann, répandeuse de sourires 😊