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C ’est la première vraie journée d’expédition, fini la familiarisation à notre environnement et l’initiation au canotage. Aujourd’hui, c’est pour de vrai. Un long déplacement vers le point de mise à l’eau et par la suite une journée sur l’eau relativement courte. Enfin sur l’eau, enfin dans le bois, enfin dans la nature.

Ce matin pendant la visite d’un journaliste et d’une « camérawoman », qui sont là pour faire un reportage pour souligner les 25 ans de la fondation, on remplit les barils et on s’assure d’avoir l’essentiel dans nos sacs de jour. Avant de partir, ultime vérification de Catherine, une des deux facilitatrices, pour s’assurer que personne n’a oublié un élément essentiel, comme un sac de couchage ou un matelas de sol. Il semble que tout le monde a tous ses morceaux.

Avant de s’embarquer c’est la sempiternelle routine de masque et de désinfectant à main. Puis on remplit les minibus, on compte le nombre de personnes une dernière fois et c’est enfin parti.

Finalement l’appréhension préalable de 80 kilomètres de route forestière n’est pas fondée. Comme le dit si bien Neal, l’un des guides et le conducteur de notre minibus : « il y a plusieurs routes pavées qui sont pires que ça à bien des endroits au Québec ».

Arrivés au kilomètres 80 on découvre un stationnement dédié aux mises à l’eau de canots. Une pente raide mais tout en sable permet de descendre le matériel et les embarcations vers la rivière. Catherine annonce la composition des équipages pour la journée. En effet chaque jour les équipages seront différents. Ce sera la surprise du jour, qui sera annoncée le matin avant le départ. On dîne dans le sentier à côté des embarcations parce qu’on y est à l’abri du soleil qui tape généreusement à cette heure.

Tranquillement, l’un après l’autre, les canots qui étaient tous cordés les uns à côté des autres se remplissent et traversent la rivière vers l’autre rive pour attendre les derniers équipages. La rivière est belle, encadrée par la forêt boréale, avec quand même un bon débit. Au fil de l’eau, on rencontre des zones d’eaux vives qu’il serait présomptueux de qualifier de rapides. Mais, ces petites zones donnent un peu de piquant à une journée autrement sans histoire.

Je passe l’après-midi avec Samuel, Sam pour le groupe. On discute entres autres choses, de techniques de canot, de comment lire une rivière, d’où il vient, et de quels camps il a fréquenté cet été. Comme l’allure du groupe est très bonne on s’accorde une longue pause sur un ilôt. Certains se baignent avec une simple consigne, de l’eau en haut des genoux exige un VFI, d’autres font ricocher des cailloux ou ne font que jaser en contemplant le paysage. De temps à autre on peut voir un nuage de poussière sur la route qui surplombe la rivière. Et on repart pour le site où nous passerons la nuit.

Ce n’est pas très long et on y arrive. Une plage de roches rondes derrière laquelle il y un énorme banc de sable recouvert d’arbrisseaux et d’herbes basses. Avant que tout le monde ne parte se baigner, Catherine distribue les tâches. Cela va de ramasser du bois pour le feu pour le souper et la soirée à l’installation des latrines en passant par recueillir de l’eau et la purifier, aider à monter une bâche, et bien sûr faire la vaisselle. L’attribution des tâches aussi sera quotidienne et sera en vigueur pour la durée du séjour sur un site.

À 17h30, éloigné et isolé au bout de la plage en pleine rédaction, je peux quand même constater que toutes les tentes sont montées, sentir le feu, voir les bâches du site de cuisine et ressentir le calme qui s’est installé après cette belle journée active.

Programme de demain : Une journée complète sur la rivière. Comme dirait un de mes bons amis : « il y a pire que ça dans la vie ».

 

-Louis-Étienne Prévost, blogueur et photographe pour la fondation Sur la pointe des pieds