Date
Catégories
Des bateaux j’en ai pris beaucoup, mais le seul qui ait jamais viré de bord; s’appelait les copains d’abord.
– George Brassens, 1964
Quel bonheur de se faire réveiller par deux belles filles qui chantent en jouant du ukulele! C’est un matin pluvieux, mais il s’annonce tout de même rempli de joies. On petit déjeune de bonne heure et nous rapaillons nos tentes et nos barils avant de prendre le large à bord des rabaskas. C’est nous qui avons choisi la destination, par un vote où la majorité décida de s’arrêter pour escalader un petit mont sur une île. La montée est pénible pour certains d’entre nous. Nous sommes aussi un peu fatigués des muscles et la pluie nous a quand même mis à l’épreuve. Mais après tout, c’est pour vivre un défi que nous nous sommes déplacés. Et le point de vue sur le mont aura valu la montée!
Nous sommes allés ensuite luncher dans une baie-lagune sur l’Île Verte. Mais n’en parlez pas…c’est un bijou unique! Un lieu magique. On s’attendrait presqu’à y voir des licornes et des dragons.
Après le repas, nous séparons les groupes en deux parties : les participants et les animateurs-accompagnateurs. Après tout, les « jeunes » savent maintenant comment diriger le rabaska et ils sauront se déplacer sur l’eau sans aide. Ils auront d’ailleurs pris suffisamment de vitesse, s’aidant à chaque coup de pagaie par notre cri de ralliement : « Pouuuuuche, pouuuuuche, pouuuuche »!! (Oui, il fallait vraiment être là pour le comprendre!) Même les nombreux huards que nous avons croisés dans la brume ambiante nous trouvaient un peu bizarres. Suite à des pauses pipi sur des « pipi islands », nous arrivons enfin sur notre dernier lieu de campement avant de repartir demain matin pour le refuge et vers nos maisons respectives. Il faut à nouveau sortir tout l’équipement, monter les tentes, placer nos matelas, nos affaires. Cette fois, comme nous avons l’expérience et que le froid et la pluie nous assaillent, l’installation va plus vite. Le repas qui suit, à thème mexicain, est toujours aussi délicieux que les autres auparavant. Nous sommes très reconnaissants à notre équipe de cuisiniers/logistiques : Louis, Roxanne et Charles.
Après la vaisselle, c’est le temps du retour sur notre journée et sur l’expérience que nous avons partagé ce weekend. Il y a de l’Émotion avec un grand «E» dans l’air! Sans révéler les secrets qui furent si franchement partagés ici, on doit avouer que l’on repart avec des buts peut-être plus précis dans notre futur et que pour nous aider dans ce cheminement, de nouveaux amis seront présents. Des mots ressortent toutefois de ce partage : amitié, chaleur, authenticité, bonbon (eh oui…), sens de l’humour, lâcher-prise, gratitude, nature, lien et tant d’autres que nous porterons longtemps dans nos cœurs. Alors que pour certains, ce fut une première expérience en forêt, d’autres même dans des toilettes naturelles (hihihi!), pour d’autres, ce fut révélateur du fait que rester isolé n’est plus une chose envisageable dans l’avenir, ou que dans la maladie, il est possible de tirer du positif.
N’est-ce pas ce que Sur la pointe des pieds cherche à créer lors de ces merveilleuses aventures?
Les conversations continueront jusqu’à tard sous un ciel étoilé. Demain, nous devrons une dernière fois ranger le matériel de campement. Nous devrons embarquer dans nos rabaskas et les ramener à bon port. Il faut donc tenter de prendre quelques heures de sommeil bien méritées. Bonne nuit… «Pouuuuuuuche!»
Texte: Janylène Boucher
Photos: Catherine Tétreault