Je dois vous avouer qu’ hier étant la première journée de l’aventure, j’étais en gestion de ma thermorégulation et bien d’autres petits détails dont je n’ai pas l’habitude.
Je compte donc ce soir vous faire un petit récapitulatif de notre journée de vendredi.
D’abord le chaleureux mot de bienvenue de Mario Cantin, co fondateur du défi des 2 Mario. Ce dernier nous a traduit que son partenaire de tout temps, Mario Bilodeau, ne serait pas de la partie puisque la Covid s’était invité chez-eux. Comme l’organisation joue la sécurité avant tout, Mario Bilodeau à décidé de se retirer de cette 15 ieme aventure à la grande tristesse des participants.
On se relève les manches et on attaque. Écoles fermées mais qu’à cela ne tienne les terres sont ouvertes et c’est la voie que nous emprunterons pour débuter la marche.
Ensemble nous avons longé le lac sur 4 km, pour enchaîner avec une autre boucle de 4 km.
Une mission : bouger, se réchauffer et vivre le défi différemment, mais le vivre.
Le vent est déchaîné et glacial. Dans l’empressement le premier campement se dresse. Souper lyophilisé, à travers l’organisation de nos espaces pour dormir. La nuit est difficile, en moyenne on récupère 10 minutes à l’heure. Positions inconfortables, rafales de vents, urgences urinaires, froid, tout ces facteurs s’occupent de nous rappeler la raison pour laquelle nous sommes ici.
Le petit matin se traduira par un granola tout chaud, des boissons chaudes (gatorade, chocolat, bouillon, soupe) servies à volonté par nos adorables cuisiniers. Ces derniers occupent une place cruciale. Souriants, avenants, disponibles et efficaces. Ils montent et démontent la cuisine en un feu roulant.
Le lendemain, samedi, nos organisateurs nous annoncent que le lac veut nous murmurer son état. C’est à 4 km des berges de la Pointe Taillon, que nous passerons notre dernière nuit. Les participants sont fous de joies. Tous s’élancent, sous les rayons chauds du soleil dans le vaste espace blanc dont nous sommes tant imprégnés.
On revient au deuxième campement après un 8 km aujourd’hui encore. Les gens sont heureux, plus légers, plus en contrôle. On se bat moins contre dame nature mais peut-être davantage contre l’énergie que l’on possède moins. Ampoules, douleurs articulaires, crampes, ces malaises nous indiquent encore une fois la vie installée en nous.
Soupe aux gourganes et poulet au beurre tout chaud servi par nos uniques cuistos. Comme dessert? Pain aux bananes avec coulis de chocolat (chaud mais pas longtemps!).
Mon conjoint et moi avons la chance d’être avec une gang de jeunes crinqués. Bénévoles pour certains, étudiants au baccalauréat en intervention plein air pour d’autres. Leur bienveillance et leurs bons soins ont de quoi nous rassurer. Ils sont confiants et travaillent dans le plaisir. Nous assistons à l’instant à leur réunion de retour, le « debriefage » et les actions rapides qu’ils ont appliquées dans la logistique.
Je termine avec la cerise sur le sundae. Rencontre au sommet dans la même tente pour tous. Témoignage touchant de Maude, une jeune femme atteinte d’un cancer venue partager les bienfaits réels des aventures thérapeutiques. Tant pour les parents que pour l’enfant qui participent à ces aventures.
Mario Cantin, le meneur, le leader positif, le rassembleur, nous témoigne de ce que traduit cette cause pour lui. La source et le départ de ce merveilleux défi, le départ trop précoce de sa tendre fille, Mélanie. C’est pour elle et pour tous les enfants malades qu’il porte la cause dans son cœur.
Ce que je garde de précieux est son message de la fin:
« Lorsque vous arriverez à la maison, collez vos enfants un peu plus longuement qu’à l’habitude. Après cette aventure, continuez de trouver des projets qui vous feront sentir vivants. »
Mes amis, même si je ne suis pas encore à point au niveau de la température, demain je le serai chez-moi et en attendant mon cœur chauffe à 100 degrés.
À demain chers lecteurs
Xxx
Mélanie Villeneuve
Blogueuse pour la fondation Sur la pointe des pieds
Photos: Charles-David Robitaille
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