Dans la foulée de la grosse journée d’hier, nous nous sommes accordés aujourd’hui une bien grasse matinée en nous levant à 8h. Nous avons également laissé le groupe prendre son temps dans leurs préparatifs matinaux et avons quitté le campement…à midi!
D’excellents filets de dorés fraîchement pêchés la veille ont accompagné les omelettes au jambon et portobello du petit déjeuner. Nous avions bien besoin de ces protéines car nous devions terminer la traversée de la gigantesque tourbière Peterbell afin de poursuivre notre périple sur la rivière Missinaibi. Le premier rapide du jour se dresse devant nous quelques kilomètres plus tard : le rapide Swamp, un classe 2 assez franc, donc pratiquement dépourvu de pierres en surface, mais dont la fin est malheureusement encombrée d’un arbre déraciné couché en plein milieu de la rivière. La décision est facile à prendre : les guides et intervenants les plus expérimentés descendront eux-mêmes les bateaux et les bagages un à un tandis que les participants utiliserons le sentier de portage. En effet, bien que ce rapide soit relativement facile à négocier, la moindre erreur de pilotage pourrait avoir de désastreuses conséquences.
Nous poursuivons notre descente et arrivons par la suite à un court rapide de classe 1, un rapide tellement insignifiant qu’il ne porte même pas de nom… Ce petit rapide aura toutefois raison de certains de nos pagayeurs dont Mario, Steven et Adriana qui se retrouvent à l’eau…suivant une erreur de pilotage de Mario! Comme un malheur n’arrive jamais seul, Magalie se retrouvera elle aussi à l’eau fruit de sa propre erreur de pilotage tandis que son partenaire Michel réussit à rester dans le bateau. Pas de peur et pas de mal dans les 2 cas, tout le monde rigole, l’eau est drôlement rafraîchissante sous ce ciel ensoleillé qui nous suit depuis le début de notre périple.
On arrive par la suite aux chutes Allan que nous devons bien évidemment portager puis finalement au rapide Wavy, là même où nous avons prévu établir notre campement du jour. Nous débutons par accoster en amont du rapide afin d’aller y jeter un coup d’oeil avant de s’y engager. Nous atteignons par la même occasion notre site de campement..qui est déjà occupé par un groupe de 14 de personnes, un groupe d’un YMCA ontarien! Fort heureusement, il reste encore de la place pour nous. Étant donné notre heure d’arrivée tardive, nous prenons toutefois la décision d’attendre à demain matin pour descendre le rapide Wavy, un classe 2 composé d’un train de vagues digne des plus belles montagnes russes. Francis, qui doit composer avec une jambe en moins depuis son cancer, aura néanmoins la chance de le descendre dès ce soir car le sentier pour nous rendre au campement à partir de nos bateaux (restés en amont du rapide, en prévision de la descente du lendemain) comporte une courte section argileuse très glissante. Lui et Mario effectuerons donc une descente spectaculaire sous les yeux ahuris du reste du groupe…qui ont bien hâte à demain pour faire de même!
Dans les minutes qui précèdent le repas, des participants se confient… L’une d’elle m’avoue qu’elle était habitée par de la nervosité, voire de la peur lors des 2 premiers jours du voyage. Elle raconte que sa zone de confort s’est élargie graduellement et surtout, à sa grande surprise, très rapidement. Déjà, elle sent que ce périple la transforme, lui fait prendre conscience de nouvelles forces, de nouvelles capacités dont elle ne se savait pas pourvue. La magie de l’aventure thérapeutique fonctionne un fois de plus… Et nous ne sommes qu’au troisième jour d’expé…