Nous avions envisagé une nuit venteuse. Et elle le fut. Les tentes ont tenu le coup; les murs ont secoué violemment mais tout est resté en place : tentes, kayaks, bâches et…il s’en est fallu de peu pour que nous aussi restions en place!
De fait, des vents de 15 à 18 nœuds remuaient les eaux de la baie Georgienne au petit matin. On aurait dit qu’un troupeau de mouton gambadait tout autour de notre île tellement le plan d’eau était agité. Que faire? Affronter les flots ou rester un peu plus longtemps sur Pancake Island?
Notre première décision fut d’honorer notre île en préparant un ô combien succulent déjeuner constitué de crêpes Nutella-bananes. De toute façon, s’il nous faut vaincre cette mer instable, mieux vaut faire le plein d’énergie avant de partir. Pendant que les jeunes dégustent, les guides se concertent. Certes, on fait le constat que les vents sont vigoureux mais surtout, ils sont constants et donc prévisibles. Aussi, la visibilité est excellente d’autant plus que le ciel est complètement dénudé de nuages. De plus, la traversée entre Pancake Island et Snug Harbour est relativement courte, environ 1 kilomètre. La décision est prise : on revoit la composition des équipages, question de nous assurer que chaque jeune est jumelé à un adulte dans le bateau, puis on fonce.
Résultats? Une traversée épique! Le kayak de mer à son meilleur! Un vent chaud nous caresse le visage tandis qu’on essuie les éclats d’eau que le lac Huron nous crache à la figure à chaque fois que le nez de l’embarcation s’affaisse sur une vague. On travaille fort pour garder le cap, on pagaie en formation regroupée, on carbure au chocolat. En un rien de temps, la traversée est complétée. Les jeunes sont fiers d’eux. Et nous aussi.
Nous longerons par la suite la côte, admirant les grands pins blancs qui la borde avec majesté. Mais surtout, ce qui nous impressionne, c’est la couleur et la limpidité de l’eau. Un soleil d’or nous révèle des coloris émeraude insoupçonnés. Pour peu, on se croirait dans une mer tropicale. Les plus vieux d’entre nous scrutent l’horizon à la recherche de Brooke Shields sortant de son lagon bleu.
Nous atteignons Franklin Island en milieu d’après-midi. Cette gigantesque île sera le centre de notre circumnavigation des prochains jours. On y monte le campement puis c’est l’heure de la baignade, du frisbee, de la farniente. Pour notre infirmière, c’est aussi le temps d’ouvrir sa clinique : notre psycho-éducateur Robert de même que Richard, un caméraman de TVA qui nous accompagne, « souffrent » tous deux d’ampoules. Bien évidemment, je leur ai promis que je n’en ferais pas mention dans le blogue…
En terminant, je me permet de vous dire de ne pas hésiter à nous laisser des commentaires via le blogue. Pour avoir fait ce travail de blogueur auparavant, je peux vous certifier que les jeunes ADORENT recevoir des commentaires des gens qui les suivent via le blogue. On compte sur vous…