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Expéditions

Auteur

Jean-Charles Fortin

Mais quelle belle journée! Certes, elle a débuté un brin tôt, sauf que personne ne savait qu’il n’était que 6h30 lorsque nous sommes passés dans les tentes et chalets pour sortir les participants de leur sommeil… De fait, nous avons retiré montres, I-phones, I-pods et autres bidules électroniques des bras et sacs de tous et chacun, question de leur permettre de véritablement voguer au rythme de la nature. Près de 2 heures seront nécessaires pour démonter les tentes puis empaqueter les bagages. Certains en profitent également pour prendre leur dernière douche des 10 prochains jours. Un sublime déjeuner de muesli nous a par la suite été servi aux abords du lac Racine où nous avions élu domicile pour nos 2 premières nuits. Autour de la table, quelques uns avouent leur nervosité en cette journée de grand départ en expé…

Avant de dire adieu au lac Racine et de nous diriger en minibus vers le lac Missinaibi, on se permet 2 parties de cowboy (un jeu qu’on vous apprendra un jour…fous rires garantis!), la première gagnée par Noémie et la seconde par Francis. Ce jeu aura notamment pour effet de délester un brin du stress causé par le début imminent de l’expé proprement dite… Par la suite, hop! les bagages et les passagers dans notre minibus conduit par “Fern” Gauthier, un fort sympathique franco-Ontarien dont la famille est originaire de Laterrière, un arrondissement de Saguenay situé à un jet de pierre des bureaux de la Fondation.

C’est donc un trajet d’environ 90 minutes qui nous amènent à notre veritable point de départ. Des vents considérables soufflent sur le lac Missinaibi – vraisemblablement autour de 20 noeuds. Fort heureusement pour nous, ils soufflent du sud-ouest et nous seront donc favorables. On mettra à l’eau au tout début de l’après-midi et rapidement on rejoint les moutons qui gambadent sur la surface du lac. La traversée de celui-ci se fera sans encombre; un peu moins de 3 heures nous seront nécessaires pour pagayer la douzaine de kilomètres qui nous séparent de l’embouchure de la rivière Missinaibi. Nous délaissons alors les moutons et sommes maintenant accueillis par de nombreux canards sans aucun doute venus expressément pour nous souhaiter la bienvenue.

À peine avons-nous parcouru 400 mètres sur la rivière que nos guides locaux nous demandent de nous arrêter sur la rive; coït interrompu pensons-nous, nous commencions à peine à nous régaler des murs de cèdres et de mélèzes qui bordent cette superbe rivière! Cet arrêt se révèlera néanmoins hautement nécessaire. De fait, se dresse devant nous le tout premier obstacle de notre périple : le rapide Quittagene! On part donc à pied le long de la rivière afin d’identifier quelle sera la ligne à prendre pour manoeuvrer adéquatement au sein de ces remous. Après les moutons, les canards et les maringouins, ce sont maintenant les papillons qui font leur apparition; dans les estomacs cette fois-ci. Un à un, les bateaux s’élancent et tous franchiront ce premier test avec brio, sourire et vêtements mouillés. Un beau moment de fierté.

Notre campement du jour se trouve à quelques coups de pagaies de là…et personne ne s’en plaindra! Une bonne baignade suivie d’une excellente poitrine de poulet fourrée de Boursin, enveloppée de prosciutto et cuite sur charbon de bois permettra de reprendre des forces. Après le souper, on remet aux participants un journal de bord qu’ils peuvent remplir à leur guise et aussi un appareil-photo jetable dont ils auront la gestion : vingt-sept poses pour autant de moments qu’ils chériront. À eux de determiner les moments propices…

Le soir tombe lentement et Francis vient d’échapper un brochet…que Joël a repris la minute suivante! Au moment d’écrire ces lignes, Adriana tentait de sauver l’honneur des filles en mouchant de toutes ses forces, supervisée par Mario, grand pêcheur devant l’Éternel. Une franche odeur de bonheur flotte autour du campement…

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