Des mots à la place des maux

La nature a fait son œuvre. Les cœurs s’ouvrent, la bonne humeur s’amplifie, les blagues s’accumulent et les kilomètres aussi!

La fin du séjour approche mais c’est l’instant présent qui nous intéresse de toute façon. Alors, malgré la température qui baisse, la chimie opère et la chaleur monte au sein du groupe.

Ô humour, quand tu prends le dessus.

En ce 3 ème jour de l’aventure, les inconforts intestinaux font partie du quotidien de tous, que l’on en souffre ou pas ! Pour preuve, une ovation quand tout va mieux ou un poème dédié, consigné dans le Journal de Bord et lu à l’auditoire!

Indice de bien-être

Samedi, à notre réveil, le feu brûle, le café fume, les omelettes cuisent. Avec un déjeuner digne d’un grand hôtel dans l’estomac, on est paré pour les 13 km qui s’annoncent.

Les rituels continuent: échauffements dansés et chantés avant d’embarquer. Là, tout de suite, le lâcher prise est palpable. Se laisser aller, tout simplement. Moment précieux où l’insouciance vient de s’immiscer dans le voyage. Puis dès que les rabaskas se mettent en mouvement, les jeux et les échanges reprennent.

« Il n’aura jamais été aussi facile de rencontrer des gens» résumera Jimmy dans la soirée.

En revanche, on dirait que les bras s’arrêtent lorsque les langues se délient. Les kilomètres s’égrènent lentement et tant mieux après tout, car le décor est grandiose, parsemé d’iles de toutes tailles, de plages, de pointes rocheuses et de ces couleurs d’automne dont personne ne se lasse.

Ce matin, Jeremy et Jimmy ont pris les commandes des rabaskas. Ils ont mené les équipages à bon port avec beaucoup de maîtrise et de dextérité. Un vrai plaisir de voir que l’expé donnent force et confiance, entre autres.

Petits signes de grande valeur

Pendant notre lunch, la fatigue se fait un peu sentir… peut-être le froid, peut-être l’effort. En tout cas, les tapis de feuilles colorées accueillent quelques siestes et moments de repos. C’est même l’occasion d’une douce mélodie que l’on a fredonnée en chœur, une fois de plus réunis en cercle, sous l’affectueuse direction de notre cheffe d’orchestre préférée.

Les feuilles, Kylie les ramasse pour en faire une activité avec ses élèves de maternelle à Winnipeg, choisissant avec soin les formes, les veinures et les teintes.

Tandis que Samantha, elle, fait un Inukshuk au bord de l’eau, comme sa grand-mère le lui avait montré.

Feno, tel un élève modèle, s’applique à remplir le fameux Journal de Bord, dont les pages noircissent de façon exponentielle aujourd’hui.

La pluie reprend tout juste après notre belle séance photo sur la plage. Personne ne semblait vraiment enjoué à l’idée de se faire tirer le portrait, mais je vous assure que je n’ai vu dans mon objectif que des regards pétillants et des sourires épanouis par les derniers jours ici.

Défi relevé haut la main par Kaylee, Kylie et l’une de nos médecins, Anne Sophie : plonger dans les eaux bien fraiches du réservoir ! Oui, oui toutes 3 ont escaladé un piton rocheux pour s’élancer, pleine d’énergie et de vivacité, dans le lac… un saut libérateur qui leur a demandé courage et audace mais leur a apporté vigueur et bonheur. Bravo les filles !

Les mots qui en disent long

Au milieu d’un lac d’encre, sous un ciel anthracite percé de rayons éblouissants, voici venu le temps de notre pause spirituelle. Catherine demande à chacun de réfléchir à un mot qui définirait notre expérience. À la veillée, au camp Natjeleme, rassemblés autour du feu, nous partageons nos mots :

RICH

EXTRAORDINARY

PARTAGE

CONNECTED

MOMENT PRÉSENT

SLOWLINESS

ENSEMBLE

EXCEPTIONAL

HEALING

GRATEFUL

GROUNDED

MICROCOSME

PRIVILEGE

JOURNEY

CONCERT

HEAD WIND

CHALEUR

Tout est dit… l’essentiel est là, vibrant entre nous.

Une cordelette passe de main en main, reliant les uns aux autres. Fil hautement conducteur qui recèle les meilleurs souvenirs et ressentis que l’on se transmet ainsi pour toujours.

Comme par magie, le ciel dévoile soudainement ses étoiles. Joli cadeau pour couronner ces instants exceptionnels que l’on tatoue au plus profond de nous.

Peu importe la destination, c’est le chemin qui en vaut la peine. Et là, nous sommes encore en chemin, le cœur comblé.

Fabienne Macé, Photographe-blogueuse