
Au réveil, après une bonne nuit de sommeil, on sentait cette fébrilité : celle qui précède les aventures où se côtoient l’inconnu, le dépassement de soi et la sortie de la zone de confort. Aujourd’hui, c’était le grand jour : on prenait le large pour 48 heures à naviguer sur les eaux du réservoir.
Après le déjeuner, les participants ont pu faire le point avec Catherine et Marie-Michelle sur l’équipement à préparer pour le grand départ. Une fois tous les membres de l’expédition rassemblés sur la plage, la mise à l’eau des rabaskas a été rythmée par le décompte turc d’Azra… Bir (un), Iki (deux), Üç (trois) ! Après ce départ tout en douceur, au beau milieu du réservoir, on a vécu un moment hors du temps… un moment de silence en plein cœur du Poisson Blanc. Contrairement à hier, où la houle et le vent étaient puissants, aujourd’hui, le réservoir était miroir. Il s’en dégageait un silence presque assourdissant. On a brisé ce silence pour poursuivre notre route jusqu’à la plage où le Café de la Pointe nous avait concocté une soupe de maïs que nous avons eu la chance de savourer dans un décor paradisiaque. Question de digérer un brin, une partie de cowboy sur la plage a mené à un duel serré entre Rosemarie et Sofia.
Une fois bien rassasiés, il restait encore quelques kilomètres à parcourir pour atteindre le lieu de campement pour la nuit. Nous avons donc repris les pagaies et filé vers le nord. Avant d’arriver au campement, nous avons longé les rives de la paroi rocheuse « Éléphant », reconnue pour attirer de nombreux grimpeurs, puis filé vers une pointe de sable bordée de conifères, qui nous servirait de dortoir pour la nuit. Nous y avons installé les tentes et pris nos aises avant que Marie-Michelle, Catherine, Audréanne, Sofia et les deux Simon n’osent courageusement la baignade au coucher du soleil.
Nous avons finalement terminé la soirée autour du feu, avec des queues de castor Nutella-banane ! On s’est régalés !
Enfin, les muscles étaient lourds, les paupières encore plus, mais les cœurs, légers et fiers. Ce soir, sur les rives du Poisson Blanc, les participants se sont endormis exténués, mais remplis d’un sentiment d’accomplissement qu’aucune fatigue ne peut dissiper. Et après cette nuit sous les étoiles… d’autres aventures les attendent demain matin !
Julie De Serres